Au Salon de l'agriculture Le monde agricole compte devenir acteur dans la baisse de l'usage des phytos
Les 35 partenaires réunis autour de la FNSEA pour mettre en œuvre la baisse de l'usage des produits phytosanitaires dans l'agriculture française signeront, avant la fin du semestre, un contrat de solutions qui les engagera tant auprès des autorités que de la société civile, ont-il indiqué lundi au Salon de l'agriculture.
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Christiane Lambert a annoncé la signature avant la fin du premier semestre 2018 d'un « contrat de solutions » par 35 partenaires réunis autour de la FNSEA. Ce document les engagera à réduire l'utilisation des produits phytosanitaires dans toute l'agriculture française, tant auprès des autorités que de la société civile.
« Nous avons souhaité dire que les agriculteurs ont entendu les sollicitations et vont répondre aux attentes sociétales fortement exprimées, même violemment parfois, en direction des agriculteurs et de leurs partenaires », a indiqué la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, lors d'une conférence de presse. « Dire qu'on est "addicts" aux phytos est blessant », a-t-elle poursuivi.
La présidente du premier syndicat agricole français a assuré que les agriculteurs sont conscients que « les inquiétudes autour de la chimie existent », mais a prévenu qu'ils ne sont « pas magiciens » : « Zéro phyto pour l'agriculture n'est pas possible, comme zéro médicament n'est pas possible non plus pour la population ». « Les agriculteurs ont besoin de solutions disponibles efficaces et compatibles avec l'économie de leur exploitation », et ils veulent en finir avec l'approche d'interdiction », explique Christiane Lambert. Ils ont donc choisi de s'inscrire collectivement dans une « trajectoire de progrès ».
Parmi les partenaires associés à la démarche, il y a une quinzaine de partenaires techniques, dont l'Institut de recherche agronomique (Inra) ou l'Union française des semenciers, dont le but est « d'identifier les solutions existantes et les solutions d'avenir », explique Eric Thirouin, président de la commission environnement de la FNSEA. « Il y aura des échanges avec les producteurs et avec les acteurs des territoires car on n'a pas les mêmes problématiques selon les régions », souligne-t-il.
« Chacun a ouvert sa banque de données, son imagination, et l'ensemble des acteurs a identifié 250 pistes de solutions d'avenir » jouant sur tous les ressorts possibles, a expliqué Christiane Lambert : pratiques agronomiques, amélioration des plantes et innovations variétales, agriculture numérique, robotique et agroéquipement, biocontrôle, produits de protection des plantes innovants, démarches de filières et de territoire, conseil formation et diffusion.
Il faudra que l'on cherche des solutions globales permettant en même temps de diminuer les produits phytosanitaires et d'améliorer le revenu des agriculteurs, rappelle Sébastien Windsor, président de l'Acta, qui regroupe les instituts techniques agricoles.
Si les agriculteurs sont prêts à faire évoluer leurs pratiques, il ne faut pas s'attendre à ce que le contrat présente un « chiffre totem » de réduction des phytosanitaires, prévient Eric Thirouin. « On peut avoir dans certains secteurs une baisse de 95 % et dans d'autres de 5 %, la moyenne fait - 50 % mais ça ne veut rien dire ! », explique-t-il. On préfère dire « dans tel secteur on peut atteindre tel objectif, mais dans tel autre on est dans une impasse », et on a besoin de la recherche pour avancer.
Les organismes de formation et de conseil, tels le réseau des chambres d'agriculture travailleront à diffuser ces bonnes pratiques chez les agriculteurs.
Il faudra aussi des « incitations financières » pour pousser les agriculteurs à changer le parc de pulvérisateurs qui a aujourd'hui une ancienneté moyenne de 13,5 ans et un taux de renouvellement de 3 % par an, souligne Laurent De Buyer, représentant d'Axema, l'union des industriels de l'agroéquipement.
« Il y aura également un travail pour tendre la main aux ONG et aux associations de consommateurs pour présenter notre travail dans le détail », a assuré Christiane Lambert.
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