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À Lyon et Clermont-Ferrand Des agriculteurs manifestent pour le droit de « vivre décemment »

Plusieurs dizaines d'agriculteurs au volant de leurs tracteurs ont investi mardi les rues de Lyon à l'appel de la FRSEA et des Jeunes Agriculteurs d'Auvergne-Rhône-Alpes, venus réclamer notamment une meilleure rémunération. (Article mis à jour à 15h51)

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« Il faut qu'on puisse vivre décemment de nos métiers, que nos produits aient un juste prix , a dit à l'AFP Jocelyn Dubost, président des Jeunes agriculteurs de la région.

« Nous sommes dans la rue pour réclamer plusieurs choses, notamment l'application de la loi Égalim le plus rapidement possible (loi visant à protéger la rémunération des agriculteurs, Ndlr), une meilleure prise en compte des données de sécheresse pour certaines communes empêchant des agriculteurs de toucher les aides des calamités agricoles, et un bouclier sur le tarif jaune de l'électricité », a expliqué à l'AFP David Seve, président de la FDSEA du Gard, branche départementale du puissant syndicat majoritaire FNSEA.

Après une mobilisation à Toulouse vendredi puis Saint-Etienne lundi, ces actions s'insèrent dans le cadre de manifestations nationales en amont du Salon de l'agriculture, le grand rassemblement de la profession, qui commence samedi à Paris.

A Lyon, ils étaient environ 200 avec entre 80 et 100 tracteurs, selon les JA et la branche régionale de la FNSEA. La préfecture a compté 150 agriculteurs, ainsi que 57 tracteurs, 22 remorques et 30 voitures qui ont convergé vers Lyon en trois cortèges dans des opérations escargot.

Ils se sont dans un premier temps rassemblés devant la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (Dreal), où ils ont déversé quelques bennes de purin et autres déchets végétaux, avant de se diriger vers la préfecture, où là encore des bennes ont été vidées.

A Nîmes, ils étaient 150 agriculteurs avec une cinquantaine de tracteurs et remorques selon la préfecture, le double selon les organisateurs. Les manifestants ont déposé des souches de vignes devant la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) et ont projeté du fumier, des pommes et des ballots de foin sur une avenue jouxtant la préfecture. Le défilé a été émaillé d'incidents et ponctué de jets de gaz lacrymogènes.

70 heures/semaine pour 800 euros 

« On nous interdit des façons de produire, sans proposer aucune solution en face, on met des filières totales en péril, comme la cerise dans notre région », menacée par la mouche asiatique, a déploré Jocelyn Dubost à Lyon.

« On nous enlève les "phytos" [les pesticides], moi je suis productrice de cerises, on ne pourra plus en produire, elles sont immangeables », a expliqué de son côté Edith Cabello, productrice maraîchère et fruitière en Ardèche.

Assurance récolte trop chère, problèmes d'installation des jeunes, pression des grandes surfaces : « On n'arrive pas à vivre de notre métier. On a une forte pression sociale et fiscale qui est beaucoup trop importante, après avoir subi beaucoup d'aléas climatiques », a énuméré l'agricultrice.

Dans le Puy-de-Dôme, une dizaine d'agriculteurs ont investi une grande surface proche de Clermont pour coller des stickers « la grande distribution s'engraisse, l'agriculteur vend à perte ».

« On vend la moitié de nos produits à perte. On arrive chez nous pour nous acheter des vaches, on nous dit c'est tel prix ou tu les gardes, on ne peut pas se permettre de garder notre production », a raconté Julien Tixier, jeune agriculteur de 25 ans en polyculture-élevage qui fait « 70 heures par semaine pour 800 euros ».

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