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Colère des agriculteurs Les agriculteurs ne désarment pas à Agen, retrait à Bordeaux et Montpellier

« Il faut continuer » : malgré « des points positifs » dans les annonces gouvernementales, les agriculteurs mobilisés à Agen (Lot-et-Garonne) ont annoncé vendredi vouloir poursuivre leur mouvement, alors que des manifestants en tracteurs ont « levé le camp » dans plusieurs villes comme Bordeaux ou Montpellier.(Article mis à jour à 21h35)

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Au terme d'une nouvelle journée de forte mobilisation devant la préfecture d'Agen, les dirigeants de la Coordination rurale (CR) ont exigé du préfet des éclaircissements d'ici samedi matin sur d'éventuelles aides aux trésoreries, s'estimant insatisfaits des annonces du Premier ministre Gabriel Attal.

« Il y a des points positifs, tout ce qui est simplification administrative », a reconnu José Pérez, coprésident de la CR 47. « Par contre, il y a un gros souci, on a demandé du cash et du cash, on n'en a pas. » Le syndicat, majoritaire dans ce département, réclame en particulier des reports d'emprunts et une détaxatation des produits phytosanitaires « Tant qu'on aura pas ça, on ne partira pas. On n'a pas d'argent sur nos exploitations, on a besoin de trésorerie. Il faut continuer ! », a insisté José Pérez.

Tout au long de l'après-midi, les 500 agriculteurs présents selon la police ont déposé détritus, pneumatiques, gravats, palettes et lisier devant la grille de la préfecture, jusqu'à constituer un amoncellement impressionnant, selon un photographe de l'AFP. Ils ont aussi répandu du lisier sur les murs de la préfecture avec une citerne de 17 000 litres.

Dans la Creuse, le syndicat FNSEA a annoncé maintenir le blocage de la RN145 jusqu'à 13h30 samedi.

« Une honte »

« Les annonces de Gabriel Attal sont une honte. Un ministre qui se permet de rire en faisant des annonces, ça veut dire qu'il ne mesure pas le cataclysme qui est en train de s'opérer dans les campagnes. Ses annonces, c'est du pipeau, des mesurettes. Il n'y a rien de concret », a fustigé Christian Arvis, président de la FDSEA Creuse.

Dans plusieurs villes de France, en revanche, la mobilisation a été suspendue, comme à Bordeaux où le blocage de la rocade, commencé tôt mercredi matin, a cessé vendredi soir, selon le syndicat FNSEA. « La décision a été prise de lever le barrage », a confirmé à l'AFP Jean-Samuel Eynard, président de la FNSEA en Gironde.

À Montpellier, la FNSEA de l'Hérault a fait circuler le mot d'ordre « Rentrez à la maison », après que 570 véhicules, dont 315 tracteurs, furent entrés à la mi-journée dans la ville. Ils avaient « occupé temporairement plusieurs sites pour y déverser du lisier, de la paille et divers déchets verts », selon la préfecture.

Dans le Rhône, les agriculteurs qui bloquaient le principal accès routier au nord de Lyon depuis Paris ont levé leur barrage vers 16H30. La FDSEA y avait tenu vendredi matin son congrès annuel en montant une petite estrade, en présence du président national du syndicat Arnaud Rousseau.

En Normandie, le blocage à Flers (Orne) a été levé vers midi. Sur l'A12, les ralentissements entamés en début d'après-midi ont également pris fin, selon la FNSEA.

Au Mans, dans la Sarthe, quelque 500 tracteurs ont quitté les lieux vers 17H30 après avoir déversé et mis le feu à des pneus, de la paille et divers gravats sur un rond-point à proximité d'un supermarché, a constaté un JRI de l'AFP.

À Périgueux, en Dordogne, un impressionnant tas de pneus et de déchets divers a également été amoncelé aux abords de la préfecture.

 

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