Bilan de campagne fongicides Des interventions rentabilisées dans un contexte de forte pression maladies
Basf France dresse le bilan de la campagne fongicides céréales 2013/2014 qui s'est distinguée par une importante pression maladies. En particulier, la rouille jaune a surpris par son agressivité. Les fongicides, si bien employés, ont su faire face. Les interventions, malgré le prix du blé parfois peu élevé, ont été rentabilisées.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Jérôme Tournier, responsable du pôle céréales de Basf France - division agro, rappelle que les céréales ont subi en 2014 une forte pression maladie, notamment septoriose et rouille jaune. « Celle-ci a engendré une nouvelle progression du marché fongicide céréales, à un niveau encore jamais atteint. Dans ce contexte, le retour sur investissement des fongicides est très élevé : 5 euros de gain pour 1 euro investi. » Selon les chiffres de Basf, le marché des fongicides céréales fait ainsi un bond de 10 % entre 2013 et 2014. Les surfaces d’orges protégées sont en hausse de 9 % et celles de blés sont stables. Tous les segments progressent en valeur : orges (+ 11 %), blés : T1 (+ 11 %), T2 (+ 5 %) et T3 (+ 13 %).
Cette croissance est liée d’une part au « développement des Sdhi qui gagnent près d’un demi-million d’hectares, très majoritairement gagnés par Xemium (+ 500.000 ha, soit 2,7 millions d’hectares couverts) ». Les Sdhi couvrent en 2014 plus de 70 % des blés et 80 % des orges. D’autre part, et surtout, à l’adaptation des céréaliers à la forte pression rouille jaune. « Cette adaptation, commente Jérôme Tournier, s’est faite avec les Sdhi mais surtout avec des traitements supplémentaires réalisés au T1 ou au T3 avec des triazoles ou triazoles + strobilurines, et des strobilurines associées aux Sdhi au T2. » Sur blé, les céréaliers ont dû investir en moyenne 7 euros supplémentaires à l’hectare, et passer plus souvent dans leurs parcelles : + 0,2 passage par ha de blé en moyenne en France, et jusqu’à + 0,6 passage dans le Nord-Pas-de-Calais.
la plus difficile à contrôler en 2014. (©Basf)
Zoom sur la rouille jaune
La rouille jaune se développe depuis plusieurs campagnes, comme l’atteste l’Observatoire mis en place par Basf France - Agro depuis 2013. « La maladie devient plus agressive, en lien avec le développement de la race Warrior. Cette agressivité se traduit par une plus grande tolérance aux facteurs climatiques et une plus grande adaptation aux variétés de blés et triticales. » Bon nombre d'agriculteurs ont été surpris par la maladie, qui a causé des dégâts depuis la reprise de végétation jusqu’après la floraison. « L’observation a été capitale pour pouvoir intervenir le plus tôt possible. Les triazoles efficaces procurent à la fois préventivité et curativité. Les strobilurines, du fait de leur action sur la rouille brune, ont parfois été choisies, avec un faible taux de satisfaction car pas assez curatives. Parmi les triazoles, la référence technique et technico-économique est l’époxiconazole. » 38 % des agriculteurs considèrent que la rouille jaune a généré un surcoût, estimé à 23 euros/ha an moyenne.
Les agriculteurs ont raisonné les traitements et les investissements
« Avec une nuisibilité moyenne de 28 q/ha cette année et un prix moyen de 155 euros/t, l’enveloppe fongicide de 87 euros/ha a été rentabilisée. Lorsque le blé, pour des raisons de qualité est valorisé en blé fourrager, le retour sur investissement fongicide dépasse quand même les 4 euros. »
En blé tendre, les traitements ont fortement augmenté dans les zones très impactées par la pression maladie : de 7 à 22 % (Bretagne, Normandie, Centre, Picardie, Nord-Pas-de-Calais). Dans la zone à impact maladie plus faible, les investissements ont baissé de 3 % (de la Bourgogne au sud de Rhône-Alpes).
Pour accéder à l'ensembles nos offres :