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Importations de sucre ukrainien sans droits de douane : « 100 000 t, c’est trop ! »

« Toute ouverture aux imports se traduit par des besoins moindres en production domestique et entraîne une baisse des prix », s'inquiète la CGB.

L’UE a fixé à 100 000 tonnes le nouveau contingent de sucre ukrainien importable sans droits de douane sur le territoire européen, ce qui provoque la colère de la CGB.

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Il y a une semaine, l’Union européenne annonçait avoir trouvé un accord sur l’importation de produits agricoles ukrainiens, avec la mise en place de quotas importables sans droits de douane pour les « produits sensibles comme les œufs, le sucre et le blé ».

Elle vient d’annoncer que pour le sucre, ce quota est porté à 100 000 tonnes sur la campagne en cours. Et « 100 000 tonnes, c’est trop ! Rappelons qu’avant la guerre, ce contingent était limité à 20 070 tonnes par an », dénonce la CGB dans un communiqué du 7 juillet.

Depuis 2022, l'ouverture des échanges avec l'Ukraine a favorisé un afflux des exports de sucre ukrainien. L’UE en a importé plus de 500 000 t lors de la période 2023/2024 contre 40 000 t en 2021/2022, d'après les chiffres de la Commission, « provoquant un effondrement des prix communautaires, avant d’être contingenté à 262 000 tonnes par an au cours de la campagne passée ».

Pour Guillaume Gandon, vice-président du syndicat, « la pilule est amère » : ce volume, « c’est l’équivalent de la production d’une sucrerie de l’Union européenne », sachant qu’« on a déjà fermé vingt sucreries dans l’UE depuis six ans, dont six en France ».

« Toute ouverture aux imports se traduit par des besoins moindres en production domestique et entraîne une baisse des prix (…). La Commission doit donc s’attendre à ce que nous demandions des mesures compensatoires pour les planteurs », ajoute-t-il.

La CGB pointe « les différentiels de compétitivité » entre les structures européennes et ukrainiennes, indiquant que « la concession de ce volume (de 100 000 tonnes) ne bénéficiera qu’à une dizaine d’agroholdings » où les betteraves « sont produites dans des conditions non autorisées dans l’UE ».

Et elle incite au réalisme : « Promettre un alignement des normes phytosanitaires en 2028 semble illusoire compte-tenu de la situation en Ukraine ! ».

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