Barrage de Sivens La Confédération paysanne demande une réorientation des cultures
Paris, 4 nov 2014 (AFP) - La Confédération paysanne a réaffirmé mardi son opposition au projet de barrage de Sivens (Tarn) et demande une réorientation des cultures vers des systèmes moins gourmands en eau dans des régions comme le Sud-Ouest.
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« Vu le coût monumental d'un tel projet, il faut se réorienter vers des cultures moins gourmandes en eau plutôt que de construire des barrages », a déclaré à l'Afp Laurent Pinatel, le porte-parole de la Confédération paysanne. « Le réchauffement climatique doit être pris en compte par les agriculteurs », a-t-il ajouté. Le projet de Sivens représente, selon lui, « des subventions énormes pour un modèle agricole en bout de course ». « Nous sommes contre la monoculture, notamment du maïs, il faut diversifier les productions », avance le responsable de la Confédération paysanne. « Le maïs demande beaucoup d'eau et d'intrants car il épuise vite la terre. En plus, le retour sur investissement (d'un projet irrigation) avec le maïs est long », explique-t-il. Selon lui, « 1 m3 d'eau pour l'irrigation génère 1 euro de plus-value pour le maïs et 150 euros si on fait du maraîchage ». « Stocker de l'eau oui, puisqu'on en a trop l'hiver et pas assez l'été, mais si c'est pour irriguer des champs de pommiers, qu'on arrose de pesticides, ou de maïs, ce n'est pas bon », explique-t-il, car cela affecte « la qualité de l'eau qui est remise dans les nappes phréatiques ».
Au sujet de la réunion mardi au ministère de l'Ecologie avec les élus locaux, des représentants du monde agricole et des opposants au barrage, Laurent Pinatel juge « intelligente » la démarche de Ségolène Royal de mettre tout le monde autour d'une table, « même s'il a fallu beaucoup d'événements pour y arriver ». « Cette réunion va permettre d'expliquer la méthode de concertation et de dialogue », selon lui.
La Confédération paysanne « demandera de nouveau l'arrêt du projet ». Laurent Pinatel a critiqué les déclarations de Xavier Beulin, le président de la Fnsea, qui avait qualifié il y a quelques jours de « djihadistes verts » certains opposants au projet de barrage. « Beulin attise la haine entre les paysans et le reste de la société, ce n'est pas comme cela qu'on va avancer », estime le responsable agricole. « Les paysans doivent se réapproprier les questions environnementales et une réflexion citoyenne sur ces sujets est également nécessaire », a-t-il ajouté.
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