Barrage de Sivens Le Conseil général accepte un barrage réduit
Albi, 6 mars 2015 (AFP) - Le Conseil général du Tarn a accepté vendredi de réduire le projet de retenue d'eau à Sivens, comme le souhaitait la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal, tout en exigeant « l'expulsion sans délai » des zadistes occupant le site, a constaté un journaliste de l'Afp.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
La décision votée par 43 voix sur 46 a été prise alors qu'une extrême tension règne sur le site depuis le début de la semaine entre pro et antibarrage, sous la surveillance de 300 gendarmes. Dans son vote, l'assemblée départementale a décidé de « redimensionner le projet initial », qui avait été de toute façon enterré par Ségolène Royal mi-janvier. Ce vote a été acquis par le même score massif que lors du vote pour le projet initial en mai 2013. Les élus accèdent ainsi à des demandes répétées de Ségolène Royal, qui avait insisté sur le « surdimensionnement » du projet d'1,5 million de m3, mais ils ne donnent pas d'indication sur la réduction de volume de la retenue.
Ségolène avait proposé deux solutions de remplacement au projet initial : une diminution de moitié de la retenue pour la porter à 750.000 m3 d'eau, et située toujours à Sivens mais 330 mètres en amont, ou la création de quatre retenues plus petites. Le président du Conseil général, le socialiste Thierry Carcenac, a cependant indiqué peu avant le vote que le deuxième scénario était trop coûteux et long à réaliser.
Thierry Carcenac a annoncé à l'Afp que des études complémentaires allaient être menées. « Nous verrons où ce redimensionnement se positionnera », a-t-il expliqué, ajoutant qu'il existait une « marge de manœuvre de plus ou moins 10 % » sur la contenance de l'ouvrage par rapport aux 750.000 m3 évoqués par le ministère de l'Ecologie.
Les gendarmes postés autour du site de Sivens (Tarn) sont entrés vendredi à la mi-journée sur le site, à la rencontre des zadistes opposés au projet de barrage en vue de les expulser, ont constaté des journalistes de l'Afp.
Vers 13h30, un imposant dispositif de gendarmes mobiles faisait face à des petits groupes de zadistes, perchés pour les uns sur le toit de la métairie, un bâtiment appartenant au conseil général, d'autres sur des échafaudages dans la zone dite du fort, tout près de l'endroit où le jeune écologiste Rémi Fraisse est mort le 26 octobre tué par l'explosion d'une grenade offensive des gendarmes.
Tandis qu'un zadiste demandait à discuter avec le préfet, un responsable des forces de l'ordre a répondu : « vous étiez au courant, nous sommes ici pour vous évacuer en application d'ordonnances de justice ».
Selon une source préfectorale, « une vingtaine de personnes ont déjà été récupérées calmement ». De même source, on parle encore de « récupérer tranquillement » le reste des 40 zadistes présents sur le site, certains depuis 18 mois.
Cinq zadistes ont accepté de sortir volontairement de la zad, et sont partis dans la matinée avec l'assurance d'être protégés des agriculteurs qui encerclaient jusqu'à la mi-journée le site du projet de barrage, a indiqué une source préfectorale.
D'autres sont déterminés à ne pas se rendre, parlant de « se cacher dans les bois ».
Pour accéder à l'ensembles nos offres :