Lot-et-Garonne Un compromis proposé aux agriculteurs sur le lac de Caussade
Les élus du Lot-et-Garonne et les autorités publiques ont proposé mardi un compromis sur le « lac de Caussade », qui permettrait aux agriculteurs d'utiliser cette retenue d'eau illégale comme source d'irrigation cet été, prélude au dépôt d'un nouveau dossier d'autorisation après la période sèche.
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Ces « propositions » aux agriculteurs ont été élaborées lors d'une réunion à Paris des élus du département et de la préfète Béatrice Lagarde autour de la secrétaire d'État à la transition écologique Emmanuelle Wargon. Elles vont être présentées aux agriculteurs dans les prochains jours, a expliqué Mme Lagarde lors d'une conférence de presse téléphonique. Les associations de protection de l'environnement sont également conviées.
Avec mes collègues députés @LaREM_AN @lauzzanamichel et @AVFreschi au ministère @Ecologie_Gouv pour faire le point sur la situation concernant le #Lac de #Caussade en #LotEtGaronne qui génère de fortes tensions entre les pouvoirs publics et les #agriculteurs pic.twitter.com/akicEJto1U
— Olivier Damaisin (@olivierdam1) March 10, 2020
« Ça nous va parce que le lac ne sera pas vidangé comme les autorités voulaient le faire », a déclaré à l'AFP Pascal Béteille, président de la Coordination rurale 47 à l'origine d'un rassemblement lundi au lac de Caussade.
France nature environnement, opposé au plan d'eau, « ne voit pas là un compromis » : « Les agriculteurs ont l'eau, ils ont fait un truc illégal (...) et derrière ils ouvrent la voie à une régularisation », a dit à l'AFP le président Jean-David Abel. Ne pas vidanger le lac, « c'est un premier recul par rapport à la sécurité (...) avec 70 habitations en aval ».
Sujet de discorde depuis deux ans, ce « lac » situé à une vingtaine de kilomètres de Villeneuve-sur-Lot, a été creusé par des agriculteurs locaux, avec le soutien de la Chambre d'agriculture départementale, pour réguler le débit du Tolzac, un affluent direct de la Garonne, et irriguer les 350 hectares de 40 exploitations agricoles.
Autorisée, puis interdite, critiquée par les écologistes, cette retenue d'eau est défendue bec et ongles par les agriculteurs qui disent jouer la survie de leurs exploitations menacées par les sécheresses récurrentes. Un « processus de concertation» avait été mis en place en juin : la chambre d'agriculture devait faire effectuer un audit sur ce barrage, en laissant entretemps les vannes ouvertes, puis présenter un nouveau dossier d'autorisation tenant compte des observations de l'audit.
Mais fin février, la préfète du Lot-et-Garonne a constaté que le lac continuait de se remplir et que l'audit avait conclu que l'ouvrage n'avait « pas été réalisé dans les règles de l'art », avec un risque de rupture « avéré ».
Elle avait donné huit jours aux agriculteurs pour faire baisser le niveau, menaçant d'une intervention des forces de l'ordre pour vidanger de force le barrage. Les agriculteurs avaient alors bloqué lundi les accès de l'ouvrage avec leurs tracteurs.
Le compromis proposé mardi passe par plusieurs étapes : agriculteurs et autorités vont devoir s'entendre sur un niveau du lac (dont la profondeur a dépassé les 5 mètres) compatible avec la sécurité et les besoins d'irrigation, un niveau qui sera placé sous surveillance. « À la moindre alerte, les services de l'État interviendront », a dit Mme Lagarde. Puis vers octobre, il sera procédé à « une vidange complète » qui permettra de voir quels travaux de consolidation sont nécessaires, avant le dépôt d'un nouveau dossier d'autorisation. Cette fois-ci, les élus du département se sont impliqués dans le processus. « C'est le meilleur chemin pour sortir tous la tête haute », a commenté Michel Lauzzana, député LREM.
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