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Eaux usées recyclées Utiles mais pas la « solution magique », selon un rapport

La réutilisation des eaux usées traitées et autres eaux « non-conventionnelles », comme les eaux de piscine, pourra être utile face aux sécheresses et pénuries d'eau mais n'offrira pas de « solution magique », estime un rapport des ministères de la santé, de l'agriculture et de l'écologie.

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Le potentiel des « eaux non conventionnelles », encore « insuffisamment documenté », est « probablement significatif et encore peu mobilisé », indique ce rapport publié jeudi et signé par l'Inspection générale du ministère de la Santé (Igas), le Conseil général de l'alimentation de l'agriculture et des espaces ruraux, et l'Inspection générale de l'environnement.

Mais « les eaux non conventionnelles ne sont pas une solution magique aux problèmes tendanciels de manque d'eau, et doivent trouver leur juste place au sein du bouquet de solutions d'adaptation au changement climatique », relève-t-il. Le président Emmanuel Macron a fixé en mars un objectif de 10 % de réutilisation des eaux usées d'ici 2030.

Un décret est paru cet été au Journal officiel pour simplifier la procédure d'autorisation des eaux usées traitées.  Selon le rapport, le recyclage d'eaux usées est « coûteux » d'un point de vue économique, mais également environnemental, car elle nécessite de l'énergie et des additifs chimiques. « Ce n'est ni une eau nouvelle, ni gratuite », pointe-t-il.

« Tous les territoires et contextes ne se prêtent pas » à cette réutilisation, et « certains usages peuvent s'y prêter mieux que d'autres ». Parmi ces usages adaptés, les « usages urbains des collectivités » comme « l'hydrocurage des réseaux d'assainissement, ou le lavage des bennes et véhicules de propreté », note le rapport, qui suggère que ces usages passent sous un simple régime de déclaration, et non plus d'autorisation.

L'hydrocurage désigne le nettoyage des canalisations grâce à un système de jets sous pression. Parmi les autres usages qui pourraient se révéler adaptés, la mission cite « le lavage des voiries » et « l'arrosage des espaces verts ». Mais les usagers devront être « associés très en amont » et bénéficier « d'une information de qualité », pour éviter tout risque de conflit sur la question, note la mission.

Selon le rapport, il existe aujourd'hui 419 projets de réutilisation d'eaux usées en France, dont 136 projets sont déjà mis en service.

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