Pyrénées orientales Accueil favorable de mesures de préservation de l'eau
Le ministre de la transition écologique a annoncé mercredi un « plan de résilience » pour les Pyrénées-Orientales, où la sécheresse affecte les nappes phréatiques, des mesures plutôt bien accueillies par les agriculteurs et les élus.
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Tous les acteurs « sont conscients qu'on doit être capable de changer de braquet et de philosophie » pour faire face à la sécheresse, a déclaré Christophe Béchu lors d'un point-presse sur la plage de Canet-en-Roussillon, près de Perpignan. Pour autant, « on va commencer l'été avec un niveau de nappes plus bas que l'an passé qui lui-même était plus bas qu'il y a deux ans, dans ces conditions (...) il faut se demander comment sur tous nos gestes on est capable de limiter sa consommation », a-t-il ajouté, précisant : « Mon message, c'est un appel à la responsabilité ».
Plus de réutilisation des eaux usées le long de la côte méditerranéenne, meilleur contrôle de l'irrigation agricole, limitation des fuites sur le réseau d'eau potabilisée, il faut « faire d'une fragilité, une force, en transformant ce territoire pour qu'il soit précurseur dans la mise en oeuvre de solutions », a dit le ministre lors d'un déplacement dans ce département, touché par une sécheresse historique.
« Solutions durables »
« Le plan de résilience a deux vocations : apporter des solutions les plus pertinentes et durables possibles, et qu'on ait ici un démonstrateur des solutions et des processus d'adaptation. S'habituer à faire avec moins d'eau, c'est quelque chose que vous vivez déjà et notre pays doit globalement s'y préparer », a-t-il déclaré, après avoir rencontré les agriculteurs. Dans ce département frontalier de l'Espagne, l'agriculture représente plus de 80 % des prélèvements d'eau.
« Clairement ce sont des annonces plutôt positives. Sur les projets de réutilisation (...) ça nous paraît évidemment une bonne idée », a réagi Bruno Vila, président de la FDSEA dans les Pyrénées-Orientales. Il réclame en revanche à l'Etat un plan d'aide pour les cultivateurs de la vallée de l'Agly, particulièrement affectée par le manque d'eau.
Mercredi matin, les syndicats agricoles FDSEA et JA avaient prévu une manifestation, avant de l'annuler.
Pour Agnès Langevine, vice-présidente (ex-EELV) de la région Occitanie, ces annonces « mobilisent collectivement, peut-être que nous n'avons pas su assez le faire dans ce département ». « C'est une bonne base pour réussir cette transition de la gestion de l'eau, un bon départ », selon elle.
Eau du Rhône
Mme Langevine se félicite également de la participation de l'Etat au financement de l'étude sur la faisabilité de l'extension d'Aqua Domitia, un projet à plus long terme, qui consiste à puiser de l'eau dans le Rhône et à l'acheminer dans des canalisations, un ouvrage qui s'arrête aujourd'hui au nord de Narbonne, à 70 km au nord de Perpignan.
Un projet nécessitant un financement d'un demi-milliard d'euros selon le ministre, critiqué par les écologistes. « C'est cher. Et c'est vain: le débit du Rhône va baisser d'au moins 10 à 15 %, dans les prochaines années. Les prélèvements y seront moins possibles, notamment en raison des risques de remontées salines dans son delta », estime David Berrué, responsable départemental du parti Les Écologistes.
Alors que les pluies ont été abondantes dans le reste de la France ces derniers mois, la situation reste préoccupante dans les Pyrénées-Orientales, privées de pluies significatives depuis plus de deux ans.
Quant au projet controversé de golf de Villeneuve-de-la-Raho, près de Perpignan, le ministre l'a une nouvelle fois qualifié d' « anachronique ».
Faute de pouvoir empêcher sa construction, les autorisations ayant été délivrées, M. Béchu a ajouté qu'il voulait « conditionner la mise en service au fait qu'il n'y ait pas un mètre cube, un centimètre cube d'eau qui provienne de la nappe, des eaux brutes ou de l'eau potable ».
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