Prévention, feux La stratégie face au risque d'incendie pendant la moisson en Eure-et-Loir
L’extension des périodes de sécheresse et de fortes chaleurs impose une vigilance accrue face au risque d’incendie pendant la moisson. La Chambre d’agriculture et le SDIS d’Eure-et-Loir partagent leurs recommandations afin de sensibiliser les agriculteurs confrontés à l’intensification des départs de feu.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
La Chambre d’agriculture d’Eure-et-Loir organisait à la mi-juin une nouvelle table ronde sur le sujet des feux de récolte. À cette occasion, les intervenants sont revenus sur le bilan des années précédentes, les dispositifs mis en place, et ont rappelé les consignes pour anticiper au mieux cette période à risque.
Des feux de récolte « contenus » en Eure-et-Loir en 2022
« Le risque d’incendie dans les cultures nous a amené depuis quelques années à travailler ensemble avec la Chambre d’agriculture pour faire face au risque d’incendie très prégnant dans notre département » indique le lieutenant-colonel Achard en charge de la réponse opérationnelle des sapeurs-pompiers d’Eure- et-Loir. Aux côtés de Jean-Olivier Klein, membre de la cohorte d’agriculteurs volontaires de la région Centre, il dresse un état des lieux de l’évolution du risque d’incendie, et partage une liste des bonnes pratiques en matière de prévention.
« En 2022, entre le 1er juin et le 31 août, 184 feux ont détruit 441 ha de terres cultivées. Cela correspond à une moyenne de 2,6 ha par feu. Pour faire face à ces sinistres, 690 engins armés par 2 430 sapeurs-pompiers ont été engagés tout au long de l’été », ajoute le lieutenant-colonel. Grâce à l’engagement de ces équipes actives pendant une période estivale caractérisée par une « chaleur extrême et une sécheresse marquée, le nombre de feux aurait été contenu sur la région, par rapport aux chiffres de 2020 considérée comme une année normale.
Les mesures de prévention des feux
Afin de se préparer au mieux pour la moisson 2023 qui démarre, la Chambre d’agriculture et ses partenaires s’appuient sur un dispositif articulé autour de trois volets, comprenant la formation, la technique et les opérations .Depuis deux ans, des formations de maintien des acquis annuels (FMPA) ciblent désormais les feux en espace naturel (FEN). Les personnels s’entraînent à manipuler le matériel prévu en cas de départ de feu ainsi que la conduite de véhicules hors chemin. A cela s’ajoute la pratique d’exercice avec les SDIS ( Service départemental d'incendie et de secours) voisins et les formations dédiées aux FEN à destination des sapeurs-pompiers.
Sur le volet technique, ces intervenants ont travaillé afin d’accroître leur capacité d’extinction des feux. Cela passe par l’utilisation d’un produit mouillant rajouté à l’eau permettant de déposer une pellicule sur les végétaux afin de prévenir l’évaporation et gagner en efficacité. L’emploi de lances téléopérées, commandées depuis l’intérieur des véhicules permet de faciliter et de sécuriser la progression des équipes. Les sapeurs-pompiers sont par la même occasion moins exposés aux risques liés aux fumées des incendies. À cela s’ajoute un renforcement des moyens de la flotte dotée de 2 camions citernes phosphorés supplémentaires en 2023.
Enfin, la mise en place d’un ordre d’opération répondant à des consignes spécifiques aux FEN et le pré-positionnement des engins en cas de crise majeure sont prévus afin d’optimiser le délai d’intervention.
L’application de prévention des risques
La prévision des risques sur le département fait l’objet d’une application qui prend en compte les données météo nationales et locales, comme la température, l’humidité de l’air, le vent, la sécheresse ou encore la qualité du sol. La récupération de ces éléments combinée à un algorithme permet d’adapter la réponse opérationnelle en fonction des projections de risque sur le département.
Les agriculteurs peuvent déclarer sur l’application pour la journée suivante les moissons prévues, la localisation par commune, le type de céréales, le nombre de machines agricoles et la présence d’outils de déchaumage sur place. En 2022, 120 déclarations ont été enregistrées et ont ainsi permis d’ajuster l’articulation de la réponse opérationnelle. « Lorsqu’on sait, qu’il y a beaucoup de chantiers de récolte à un endroit et un risque d’incendie plus élevé, on essaie de concentrer nos moyens sur cette zone afin d’être plus efficaces », conclut le lieutenant-colonel Achard.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :