[Reportage] Mon projet, mon avenir Dans le Gers, la conservation des sols pour lutter contre l'érosion
Jérôme et Anne-Clair Laberenne, exploitants céréaliers, ont décidé d'investir dans l'agriculture de conservation des sols. Leur objectif : sauver les célèbres vallons gersois, menacés par l'érosion causée par le travail du sol.
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Réduire l'usage des produits phytosanitaires tout en diminuant le travail du sol. C'est le défi que se sont fixés Jérôme et Anne-Claire Laberenne, agriculteurs à Labéjan, une petite commune située dans le département du Gers. Le couple a décidé de lutter contre l'érosion, causée par le travail du sol, et qui menace les paysages vallonnés caractéristiques de la région, et de leur exploitation en particulier.
« Chaque fois que nous travaillons le sol, il se creuse, et les vallons disparaissent peu à peu. Nous voulions faire quelques chose pour régler ce problème », raconte Jérôme Laberenne. Le couple cherche des solutions pour limiter l'érosion dès leur acquisition des terres, en 2014. Mais c'est en 2015 que Jérôme Laberenne commence à s'intéresser à l'agriculture de conservation des sols.
Ces techniques reposent sur une forte réduction, voire une suppression du travail du sol, grâce notamment à une couverture végétale permanente, où les agriculteurs doivent effectuer des semis directs. « Je suis convaincu que c’est par ces techniques que nous arriverons à améliorer durablement l’environnement et donc la qualité des produits », affirme Jérôme Laberenne.
34 000 € pour un semoir adapté
En parallèle, il décide de diversifier sa production, jusque-là composée de blé et de colza, pour y planter du lin, de l'orge, des pois, et du soja, mais également des féveroles, de la phacélie, des radis, et de la moutarde.
Jérôme Laberenne souhaite également abandonner progressivement les produits phytosanitaires et les engrais chimiques. Son objectif à terme : passer en bio sur la totalité de ses 220 hectares.
Mais cette transition coûte cher. Le premier investissement, un semoir permettant d'effectuer des semis directs, coûte 34 000 €. Pour financer cet achat conséquent, le couple décide de faire appel à une solution alternative : le financement participatif, qui permet de faire un appel aux dons des internautes via une plateforme sur le web.
Jérôme Laberenne décide d'utiliser la plateforme Miimosa, spécialisée dans le financement participatif pour les activités agricoles. « Nous ne voulions pas trop nous endetter auprès des banques, car nous avions déjà quelques prêts en cours », précise-t-il.
Et pour cause : le couple a déjà contracté un emprunt de 20 000 euros pour ce semoir. Reste 14 000 euros à trouver. Le couple décide de fixer l'objectif de la collecte, à 8 500 euros.
Il est nécessaire d'atteindre au moins 60 % de cette somme pour récupérer l'argent. « Nous voulions mettre un peu plus mais Miimosa nous a indiqué que cela n'aurait pas pu fonctionner », regrette-t-il.
Une sage décision. Au bout de quelques mois, la collecte se termine à 5 839 euros. Un succès, qui permet de débloquer l'argent, même si le couple doit autofinancer le reste de l'achat du semoir.
20 % de produits chimiques en moins
« Ce sont surtout de la famille et des proches qui ont donné de l'argent, car j'ai surtout communiqué à propos de mon projet via les réseaux sociaux, et en envoyant des emails à mes contacts », indique par ailleurs Jérôme Laberenne.
Sitôt l'argent récolté, sitôt le semoir acheté. En avril, le couple a réalisé ses premiers semis direct avec succès. « Nous avons diminué d'au moins 20 % notre utilisation de phytos », se réjouit l'agriculteur.
Selon lui, le niveau de produits phytosanitaires restera cependant le même, le temps que la nouvelle structure du sol se mette en place. Mais Jérôme Laberenne pense déjà à ses prochains investissements. « J'aimerais bien remplacer mon broyeur dans les prochaines années », indique-t-il.
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