Pollution par l’ammoniac Réduction de 63 % des émissions européennes grâce à l’ammonitrate
La mesure la plus efficace pour réduire les risques de pollution de l’air avec les engrais azotés est de privilégier les formes les moins émissives comme l’ammonitrate. Le fait d’enfouir rapidement l’urée et la solution azotée après l’épandage, le fractionnement des apports et l’utilisation d’inhibiteurs d’uréase permettent aussi de limiter les émissions d’ammoniac.
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L’ammonitrate est beaucoup moins sujet aux pertes par volatilisation ammoniacale que l’urée et la solution azotée. Avec l’ammonitrate, elles sont estimées en moyenne, à 1,9 % contre 7,9 % pour la solution azotée et 13,1 % pour l’urée (source : EMEP 2016). Il génère ainsi neuf fois moins d'émissions d’ammoniac par unité d'azote que l'urée. La mesure la plus efficace pour réduire les risques de pollution de l’air serait donc de préférer l’ammonitrate aux autres formes d’engrais. À l’échelle de l’Union européenne, cette mesure réduirait de 63 % les émissions d'ammoniac liées à la fertilisation azotée minérale.
Incorporer l'urée dans le sol au moment de l'épandage, soit avec un enfouisseur, soit par le travail du sol, évite jusqu’à 70 % des pertes par volatilisation. L’efficacité de cette mesure dépend, en grande partie, de la profondeur d'enfouissement et de la texture du sol. Les émissions d'ammoniac restent, cependant, dans ce cas, plus de trois fois plus élevées qu’avec l’ammonitrate.
Éviter les températures trop importantes et les sols à pH élevés
Il faut éviter d’épandre l'urée lorsqu’il fait chaud, en présence de vent, et si aucune pluie n’est annoncée. Les pertes par volatilisation sont d’autant plus élevées que la diffusion de l’engrais dans le sol est lente. Des précipitations en période d’épandage réduisent ainsi considérablement les émissions d’ammoniac en répartissant mieux l’engrais dans le sol et en réduisant les pics de pH. Attention, le temps frais freine la formation d'ammoniac dans le sol mais ralentit aussi le processus de nitrification, d’où l’accumulation d’ammonium dans le sol et le risque, là-aussi, de pertes par volatilisation.
La volatilisation ammoniacale est plus importante dans les sols à pH élevé. Il est donc recommandé d’éviter d’utiliser l’urée et la solution azotée dans ce type de sols. Fractionner les apports permet, par ailleurs, de réduire les concentrations d’ammoniac dans le sol.
Utiliser des inhibiteurs d’uréase
Enfin, les inhibiteurs d'uréase atténuent le phénomène de volatilisation d’environ 70 % pour l’urée, et 40 % pour la solution azotée. Ils agissent en ralentissant l'hydrolyse de l'urée qui dispose alors de plus de temps pour diffuser dans le sol. La concentration en ammoniac du sol diminue, ce qui limite la hausse du pH et la volatilisation. Cependant, les inhibiteurs d’uréase ont tendance à se dégrader pendant le temps de stockage de l’engrais avec des conséquences sur leur efficacité.
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