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Pour ses frites, McCain incite ses producteurs à passer à la micro-irrigation

Le service technique de McCain a choisi, avec ses partenaires Netafim et Verhaeghe, une configuration de tuyaux goutte-à-goutte réutilisables et autorégulants disposés dans l’entre-butte, toutes les deux buttes.

[Contenu proposé par La Pomme de terre française] L’offre faite par McCain à ses producteurs pour qu’ils s’équipent en systèmes de micro-irrigation est plutôt incitative.

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« Nous proposons aux producteurs nous livrant l’intégralité de leur production de pommes de terre pour l’industrie un rabais de 15 % sur les équipements Netafim et les mêmes conditions sur les prestations de Verhaegue Irrigation, explique Loïc Piat, responsable de la R&D pomme de terre de McCain en Europe. En outre, ceux-ci peuvent bénéficier des aides de FranceAgriMer ou du prêt à taux zéro prévu dans le contrat McCain agriculture de régénération. »

Depuis quatre ans, l’industriel de la frite surgelée s’est rapproché du fabricant de systèmes goutte-à-goutte pour en évaluer les intérêts technico-économiques en cultures de pommes de terre. « Pour la troisième campagne consécutive, nous menons des essais sur deux sous-parcelles contiguës de 4 ha. Nous comparons des pommes de terre menées avec irrigation par aspersion et fumure azotée classique avec d’autres en micro-irrigation et fertigation avec une dose d’azote réduite de 20 %. En 2022, année sèche, l’avantage en faveur de la micro-irrigation a été particulièrement probant, mais, même après un été 2023 plus humide, les résultats restent positifs. Nous avons observé de meilleurs rendements avec 4 à 23 % de tubercules en plus selon la pluviométrie, des plants plus homogènes, une moindre consommation d’eau et une meilleure efficacité de la fertilisation. »

« À cela s’ajoutent des gains en énergie et en temps, complète Bruno Costa, ingénieur agronome chez Netafim. Du fait de sa basse pression, le goutte-à-goutte nécessite près de 80 % d’énergie en moins qu’un enrouleur et comme il est automatisé, il est moins gourmand en temps durant la saison. »

Des gouttes vertueuses

En fait, cette initiative s’inscrit plus largement dans la démarche d’agriculture de régénération dans laquelle s’est engagé l’industriel. Constatant que l’impact des cultures de pommes de terre nécessaires à son approvisionnement était loin d’être neutre pour l’environnement, il cherche à promouvoir sur l’ensemble de ses bassins de production mondiaux des pratiques se voulant plus durables ou moins gourmandes en ressources naturelles.

En plus de s’intéresser à moins travailler les sols pour en favoriser la conservation et la résilience, mais aussi à mieux raisonner les produits phytosanitaires, ou encore préserver la biodiversité, il cherche à optimiser l’irrigation.

En effet, si, jusqu’au tournant de l’an 2000, cette dernière pouvait ne pas apparaître toujours indispensable à la culture des pommes de terre dans le quart nord-est de la France, les effets du changement climatique l’ont rendu nécessaire pour sécuriser les rendements et les approvisionnements de l’industriel.

À présent, McCain estime que seule la moitié des surfaces des 800 producteurs approvisionnant ses trois usines françaises est irriguée. Un autre argument environnemental en faveur de la micro-irrigation est sa capacité à optimiser une fumure azotée par fertigation. « Il suffit de placer la solution liquide dans un container et de régler une pompe doseuse passive entraînée par le flot », précise Bruno Costa. L’économie de 20 % visée est d’autant plus appréciable que les engrais azotés sont couramment accusés de peser pour la moitié des émissions de gaz à effet de serre générées par les cultures de pommes de terre.

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