Maladies des Céréales Comment se protéger contre le risque rouille jaune ?

En recrudescence en France depuis quatre ou cinq ans, la rouille jaune apparaît par foyers dans le blé avant de se généraliser à l’ensemble de la parcelle. Elle se reconnaît assez facilement à ses pustules jaunes orangées alignées le long des nervures des feuilles. La rouille jaune est moins fréquente que d’autres maladies comme la septoriose par exemple, mais lorsqu’elle est présente, elle peut être très préjudiciable au rendement. Sa nuisibilité peut atteindre 70 % ! En 2014, année à très forte pression rouille jaune, la nuisibilité  moyenne des  essais  BASF en Nord Picardie, se situait aux alentours de 60 q/ha, et dans le réseau d’essais Performance d’Arvalis Institut du végétal, à  44 q/ha, en moyenne au niveau  national. En 2015, la pression rouille jaune a été globalement moins forte qu’en 2015, mais sur une variété sensible comme Alixan, les écarts de rendement entre parcelles traitées et non traitées dans les essais BASF de la région Nord de France, se sont élevés à 80 q/ha !

Limiter le nombre de variétés sensibles dans les régions à risque

Le premier levier pour éviter le développement de la rouille jaune est d’opter pour des variétés peu sensibles à la maladie. Il ne faudra pas pour autant relâcher la surveillance des parcelles, car en rouille jaune, les contournements de résistances génétiques, sont possibles et parfois très rapides. Ne pas semer trop tôt, ajuster la fertilisation azotée et fractionner les apports, permettent également de réduire le risque rouille jaune dans le blé. La destruction à temps des repousses de céréales par un labour par exemple, peut aussi atténuer la pression de la maladie.

Surveiller et intervenir dans les temps 

La clé pour bien contrôler la rouille jaune est ensuite de surveiller les parcelles et de suivre les modèles et les bulletins techniques d’avertissements. L’épidémie est explosive, il est donc essentiel de déclencher le traitement au bon moment. Les semis précoces et les variétés sensibles sont à surveiller en priorité. A partir du stade épi 1 cm, il faut intervenir dès la présence de foyers actifs dans la parcelle. Depuis deux ans, la race de rouille jaune Warrior est prédominante en France. Elle impose la plus grande vigilance car elle est plus agressive que les autres races et plus tolérantes aux UV et aux températures supérieures à 15°C. Elle continue à attaquer le blé, à des stades plus avancés. Il faut donc penser à renouveler la protection si nécessaire car seuls les organes présents au moment du traitement, sont protégés contre la rouille jaune.

Utiliser en priorité un triazole

Les triazoles robustes, et en particulier, l’époxiconazole sont les fongicides les plus efficaces pour lutter contre la rouille jaune. L’époxiconazole qui bénéficie à la fois d’un effet préventif et curatif, a montré au cours des deux dernières années, sa très nette supériorité contre la rouille jaune. Au stade Dernière Feuille Etalée, les traitements à base de SDHis et en particulier Xemium®1, utilisés pour lutter contre la septoriose, assurent en même temps un bon contrôle des rouilles, notamment de la rouille jaune. 

Xemium¹, nom d’usage de la substance active fluxapyroxad

Avant toute utilisation, assurez-vous que celle-ci est indispensable. Privilégiez chaque fois que possible les méthodes alternatives et les produits présentant le risque le plus faible pour la santé humaine et animale et pour l’environnement, conformément aux principes de la protection intégrée, consultez http://agriculture.gouv.fr/ecophyto

Produits pour les professionnels : utilisez les produits phytopharmaceutiques avec précaution. Avant toute utilisation, lisez l’étiquette et les informations concernant le produit.