Cédric Somnard, agriculteur Adapter sa stratégie aux contraintes de distance et aux différents potentiels
Cédric Somnard cultive 380 ha dans la Meuse, sur deux sites aux potentiels et réserves hydriques différents. Un contexte pédologique qui dicte ses stratégies fongicides, notamment pour la protection du blé. Cette année, la septoriose était encore très présente. Les rouilles, elles, se sont faites plus discrètes.
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Installé dans la Meuse, Cédric Somnard exploite avec son associé 380 ha de cultures sur deux sites distants de 25 km : 100 ha de terres argilo-calcaires superficielles à Dugny et 280 ha en limons argileux, à Fresnes-en-Woëvre, aux potentiels et réserves hydriques plus importants. Le blé occupe à lui seul 144 ha, divisés en 13 parcelles. Huit variétés différentes sont cultivées. « Le choix variétal se réfléchit parcelle par parcelle, en lien direct avec le type de sol, le risque maladie, l’historique et le précédent », précise Cédric Somnard.
Si, côté maladies, la principale problématique reste la septoriose, les rouilles, jaune et brune, progressent dans la région. « Pour le piétin verse, les situations les plus sensibles sont bien identifiées : dans ces cas-ci, pas question d’opter pour des variétés sensibles. La fusariose peut, elle aussi, occasionnellement être crainte mais la pression est directement liée au climat. Cette année, nous étions confiants car il n’a pas plu au moment de la floraison. »
Un investissement de 63 à 73 €/ha en fongicides
En hiver, Cédric Somnard bâtit son programme fongicides qu’il ajuste ensuite, en cours de campagne, en fonction des pressions maladies, de la climatologie et des données transmises par les outils d’aide à la décision. « Dans les sols séchants de ma ferme, la nuisibilité est estimée à 10 q/ha de moyenne, précise-t-il. Elle peut atteindre 40 q/ha dans les sols à haut potentiel. La moyenne quinquennale de l’exploitation avoisine les 83 q/ha, variant de 75 à 95 q/ha. En fonction du prix du blé, je décide de l’enveloppe allouée aux traitements fongicides. Ainsi, en 2019, je comptais investir de 63 €/ha à 73 €/ha, selon le potentiel des parcelles, en jouant sur le type de produit et les doses. Les ajustements ont concerné les parcelles à faible réserve hydrique, sur lesquelles j’ai préféré limiter l’investissement en ne faisant qu’un T2, et les variétés les plus sensibles, sur lesquelles j’ai, au contraire, renforcé le T2. »
« Vu la distance entre les sites, je choisis les variétés sur leur précocité, pour créer un décalage de stades. En saison, les conditions météo varient d’un endroit à l’autre. Ces deux paramètres combinés, le déclenchement du traitement n’a pas lieu au même moment pour toutes les parcelles donc je peux étaler mes traitements. Et comme je suis de très près le développement et la climato de chacune, j’interviens quand c’est nécessaire. C’est sûr qu’avec un produit fongicide plus souple au niveau du positionnement, j’aurais moins besoin d’être pointilleux et je gagnerais sûrement sur la logistique. Mais en attendant, je fais au mieux en fonction de mes contraintes et le plus important reste l’efficacité de la protection. »
Cédric Somnard a un « truc » pour vérifier l’efficacité de ses traitements. Des poteaux électriques, au milieu de ses champs, gênent le passage du pulvérisateur. « De formidables témoins non traités qui m’ont permis d’observer la forte pression septo. Dans ces zones, les blés étaient infestés par la maladie. Cette année encore, les traitements préventifs ont été efficaces. »
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