Bilan fourrager Comment évaluer ses ressources en fourrage et en planifier la consommation ?
Évaluer ses ressources fourragères et les besoins de son cheptel en nourriture est un exercice à reproduire à chaque campagne pour s’assurer de la bonne adéquation entre les deux, en intégrant une marge de sécurité en cas d’aléas climatiques.
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Optimiser, en termes de coût et d’efficacité, l’alimentation de son troupeau commence par une valorisation maximale de ses ressources fourragères. Première étape de ce bilan fourrager : l’évaluation de son stock, en quantité et en qualité. Pour estimer les quantités de manière fiable, il faut cuber ses silos : multiplier la hauteur moyenne par la largeur et la longueur, puis par la densité. Chaque année, les instituts techniques donnent des valeurs de densités moyennes, selon la qualité de la récolte, notamment en maïs. De la quantité obtenue, il faudra retrancher les pertes au silo. Les mesures doivent être prises au moins trois semaines après la fermeture du silo.
Pour calculer le volume de foin et d’enrubannage, pour chaque lot/coupe, il faut peser quelques balles au hasard.
Pour évaluer précisément ses ressources fourragères, la quantité ne suffit pas. La qualité importe aussi. Seules des analyses de fourrage vous donneront la visibilité sur les valeurs alimentaires de vos fourrages conservés.
Comparer besoins et ressources
Une fois les stocks évalués, la deuxième étape est d’établir le bilan fourrager, c’est-à-dire de planifier les besoins du troupeau sur les 12 à 18 mois à venir. C’est le calcul qui permet de vérifier la bonne adéquation entre les stocks et les besoins du cheptel. Selon son système, ce bilan fourrager est à réaliser, soit en fin de printemps après la récolte des ensilages, enrubannages et foins ; soit en début d’automne après les ensilages de maïs.
En face des ressources, il faut disposer les effectifs, les flux d’entrées et de sorties, mais aussi le niveau de production attendu avec les plans d’alimentation mensuels établis par catégorie d’animaux. En système pâturant, il est assez facile de fixer la durée pendant laquelle les animaux profiteront de la ration hivernale. En revanche, le nombre de jours d’été où il y aura besoin de distribuer des fourrages stockés reste incertain.
Prévoyez aussi un stock de sécurité, pour faire face à un éventuel déficit de production. Une bonne sécurité est de disposer de deux mois de stocks en plus des besoins de ses animaux, toutes ressources fourragères confondues.
Prévoir une marge de sécurité
Quand la balance ressources fourragères/besoins du troupeau s’équilibre, c’est que votre assolement est adapté. En cas de hausse des effectifs, d’aléa climatique, ayez en tête les possibilités d’ajustement : des cultures intermédiaires qui peuvent être ensilées, des céréales récoltées immatures, des prairies qui peuvent être soit pâturées, soit fauchées.
À l’inverse, si la balance est déséquilibrée et prévoit un manque de ressources, il faut se poser la question d’un ajustement des effectifs. Les déficits fourragers coûtent cher. Un manque de fourrage détecté précocement peut se résoudre par des méthodes douces (réformes anticipées) ou des achats anticipés (fourrages, coproduits). Si le diagnostic est trop tardif, les solutions risquent de vous coûter plus cher.
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