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Lutter contre la septoriose Agronomie, chimie, tous les moyens sont bons

Les 3 premières feuilles contribuent au rendement (©Adama)

Les méthodes agronomiques, notamment lors du choix de ses variétés et au moment du semis, doivent soutenir la stratégie fongicide à déployer dès le stade 2 nœuds pour contrer la septoriose, maladie à considérer en priorité dans le cadre de la protection du blé. En culture, ce sont les pluies qui inciteront à la vigilance et à l'observation des symptômes et de la progression de la maladie.

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(©Adama)

« A la différence du piétin verse, la septoriose n'est pas liée à la parcelle, explique Anne-Sophie Becue, chef marché Adama. Le travail du sol, le broyage ou l'enfouissement des chaumes de blé n'a donc que peu d'impact sur son développement. » En revanche, cette maladie foliaire est moins présente en cas de semis tardifs et de densités peu élevées. L'allongement de la rotation, en limitant le retour des céréales à paille, réduit également le risque d'apparition de la maladie.

Bien choisir sa variété

Mais le critère qui joue le plus sur l'émergence de la septoriose, c'est la génétique. En effet, les écarts de sensibilité sont importants entre les différentes variétés de blé. Anne-Sophie Becue appelle cependant à la prudence. « Des contournements de cette « résistance » à la septoriose du blé sont constatés en raison de la capacité d'adaptation des populations pathogènes, pouvant entraîner une perte plus ou moins rapide de ce caractère pour les variétés répertoriées. Prévenir vaut mieux que guérir. »

En végétation, il convient de bien observer les feuilles de la céréale. Le premier traitement (T1) intervient généralement au stade 2 nœuds, en préventif, lorsque la feuille qui pointe en haut de la tige correspond à la future F2 définitive (deuxième en partant de l'épi), et la feuille étalée à la F3 définitive. A cette période, la septoriose est encore cantonnée aux feuilles basses (F4 et F5). Ce sont les gouttes de pluie, ou plutôt les éclaboussures lorsqu'elles tombent sur la feuille, qui feront « monter » la maladie sur la plante. Ce traitement préventif protégera donc de manière optimale les feuilles les plus hautes. Un outil d'aide à la décision, tel que Septo-Lis d'Arvalis, permet de positionner ce premier passage au moment opportun grâce à des conseils cartographiés pour chaque variété, en fonction de la date de semis et de la situation météorologique. Ces préconisations sont réactualisées chaque jour pour coller au mieux aux prévisions météo. 

Les trois premières feuilles sont les plus importantes à préserver. Ce sont elles qui contribuent au rendement. (©Adama)

Un programme qui assure

Et si, en théorie, il est recommandé d'adapter son programme fongicide à sa variété et à sa date de semis, sur le terrain, ce n'est pas toujours simple. Selon un sondage ADquation réalisé en 2018 auprès de 425 agriculteurs, 71 % ont réalisé les mêmes interventions sur toutes leurs variétés de blé contre seulement 27 % qui ont adapté leur programme. « Dans ce cadre, il est recommandé d'appliquer le premier fongicide en T1, explique Anne-Sophie Becue. Il faut voir ce passage comme une double-assurance qui permet de gérer à la fois le risque d'apparition de la septoriose, et de perte de rendement conséquente, et celui d'émergence des résistances. » Sans compter le bénéfice du contrôle d’autres maladies telles que la rouille jaune et/ou l’oïdium.

 

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