Ouvrez l’œil pour repérer les premiers ravageurs du maïs
De nombreux ravageurs apprécient le maïs tout au long de son cycle. Protéger la culture, dès le semis, est indispensable pour préserver le nombre souhaité de plantes à l’hectare et donc, le rendement final. Focus sur quatre des principaux nuisibles à repérer.
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1. Le taupin, à gérer en préventif
Le maïs est sensible aux attaques de larves de taupins du semis jusqu’au stade 10-12 feuilles. Particulièrement voraces, elles peuvent atteindre 2 cm et entrainer des pertes de pieds massives. L’historique de la parcelle et le climat de l’année sont les principaux facteurs à prendre en compte pour évaluer le risque, sans oublier le contexte agronomique : les sols légers ou riches en matière organique et la présence de prairie dans la rotation leur sont favorables. À l’inverse, tout ce qui stimulera une croissance rapide des jeunes plants de maïs, dès l’implantation, sera bénéfique : choix d’une variété vigoureuse, recours à un engrais starter... L’utilisation de microgranulés à base de cyperméthrine s’avère, dans une situation à fort risque, incontournable, même si leur efficacité n’est pas totale. La pose de pièges-appâts, avant le semis, reste également une bonne option. Dans tous les cas, la lutte doit être préventive.
2. Les corvidés, véritables fléaux
Au moment du semis, les oiseaux restent de véritables fléaux pour les maïs. Les attaques sont majoritairement recensées entre la levée et le stade 3 feuilles du maïs, mais elles peuvent avoir lieu dès le semis et jusqu’au stade 8-9 feuilles, notamment si les conditions sont sèches. À défaut de disposer d’une solution complètement satisfaisante pour protéger les jeunes maïs, la seule réponse est de mettre en œuvre une protection intégrée, en combinant plusieurs leviers : piéger (autorisé pour le corbeau freux et la corneille noire), grouper les semis pour diluer les attaques, effaroucher, éviter les préparations en conditions trop sèches pour ne pas avoir de sols motteux ou soufflés, rappuyer la ligne de semis, privilégier un semis profond (4-5 cm), mettre tous les atouts de son côté pour favoriser une levée rapide et homogène des pieds.
3. La pyrale, principal ravageur du maïs
La pyrale est présente sur la quasi-totalité du territoire. Cependant, le nombre de générations (1 ou 2) varie en fonction des régions : la seconde volant durant l’été. Le niveau de pression dépend à la fois du nombre de larves observées au moment de la récolte des maïs l’année précédente, mais aussi des conditions climatiques de l’hiver (froid et sec étant propices) et du printemps (chaud et humide étant favorables au cycle) ou de la présence de résidus de récolte non broyés. Les pertes de rendement peuvent atteindre 20 à 30 %, sans oublier l’impact sur les conditions de récolte : les phénomènes de verse, liés aux attaques de tiges, compliquant les chantiers. La présence des larves peut également s’accompagner de l’apparition de champignons, avec une incidence sur la qualité sanitaire de la récolte, liée au développement possible de mycotoxines. Pour la lutte biologique avec les trichogrammes, il faut prévoir la pose des plaquettes / le lâcher de capsules en début de vol de la pyrale alors que pour la lutte chimique, l’intervention est à positionner à l’approche du pic de vol.
4. La chrysomèle poursuit sa progression
La chrysomèle est un coléoptère ravageur des cultures de maïs. Venue des États-Unis et du Canada, elle est observée en France depuis 2002. Malgré une incidence économique limitée, la chrysomèle du maïs poursuit sa progression au niveau du territoire. Reconnaissable à ses élytres, de couleur jaune vif parcourus de lignes noires, ce parasite possède des antennes presque aussi longues que son corps. Ce sont ses larves qui, au printemps suivant la ponte, migrent vers les racines des jeunes pieds de maïs pour s’en nourrir jusqu’à leur développement définitif, après trois stades larvaires. Très voraces, elles sectionnent les racines, affaiblissant la plante et la rendant sensible à la verse à la moindre intempérie. L’adulte, qui se nourrit de pollen, peut également couper les soies des épis, perturber la pollinisation et donc, nuire à la formation des grains. Si pas plus d’un adulte par plante a été repéré dans la parcelle l’été dernier, alors aucune intervention insecticide ne se révèlera nécessaire cette année. La meilleure stratégie de lutte reste l’allongement des rotations : la chrysomèle se délectant exclusivement du maïs.
5. Mais aussi...
Parmi les ravageurs du maïs, nous aurions également pu détailler :
- les scutigérelles, ces petits mille-pattes de couleur blanc crème qui s’attaquent aux racines de la plante
- les larves de mouche (oscinie et géomyze), à surveiller dès le semis
- les limaces pour qui la période à risque s’étale de la levée jusqu’au stade 6 feuilles
- les noctuelles défoliatrices qui impactent le rendement final si le maïs subit d’autres stress
- les pucerons dont le miellat peut empêcher toute fécondation en cas de recouvrement des soies
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