Diversification Cinq activités auxquelles vous n’avez peut-être pas pensé
Pour se diversifier, il y a les options classiques : mettre en place une nouvelle culture, un atelier d’élevage, transformer sa production, ouvrir un magasin à la ferme… Les plus engagés vont jusqu'à proposer de la restauration, de l’accueil ou même une activité de loisirs. Le développement du numérique a, cependant, inspiré d’autres entrepreneurs et des opportunités nouvelles s’ouvrent. Venez à leur rencontre et échanger avec eux lors de la prochaine édition du SIMA, du 6 au 10 novembre à Paris-Nord Villepinte.
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Se diversifier, c’est bien. Comme le dit le dicton, “il est sage de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier”. Mais que choisir ? la transformation ? une nouvelle culture à forte valeur ajoutée ? un drive fermier ? Des plus classiques aux plus originales, les possibilités sont nombreuses. Le numérique élargit encore les perspectives : de nouvelles activités de diversification, souvent inspirées de modèles nés sur le web, s’offrent aux agriculteurs. Voici cinq exemples innovants à suivre et peut-être envisager pour améliorer la rentabilité de votre exploitation.
Créée en 2019, la start-up Agrikolis propose aux agriculteurs de devenir “point-relais colis”. Une solution pensée pour les commandes lourdes et/ou volumineuses ne pouvant pas être prises en charge par les réseaux de dépose-enlèvement habituels.
Les conditions : avoir un lieu de stockage fermé et sécurisé de plus de 50 m2, un moyen de déchargement (chariot télescopique, transpalette), pouvoir se faire livrer une à deux fois par semaine et être en mesure d’assurer le retrait des colis par les clients sur une base régulière.
208 fermes-relais ont déjà franchi le pas et plus d’un million d’euros ont été redistribués aux exploitants. Chiffre d’affaires mensuel moyen : de 500 à 800 €. Le système convient particulièrement aux exploitations possédant un magasin à la ferme. 30 % des gens venant chercher des colis à la ferme deviendraient même clients.
Thierry Roger, agriculteur à Quarouble (59) : « Agrikolis, c’est une diversification d’activité. Ça fait un revenu complémentaire. Ça m’a aidé à créer un emploi salarié sur la ferme et en même temps ça permet de voir du monde. »
Louer de l’espace dans des bâtiments agricoles (ou en plein air) à des fin d'hivernage et/ou de stockage : tel est le concept de Monhangar.fr. Tout récent mais déjà très sollicité, le site enregistre autour de 9 000 connexions par mois.
C’est simple, il suffit de poster (gratuitement) une annonce. Le service inclut un accompagnement à la rédaction des contrats, assurances comprises. Tarifs et conditions de stockage sont fixés par l’exploitant. Monhangar sécurise les paiements et le reversement des loyers.
Plus de 400 agriculteurs sont enregistrés sur la plateforme. Moyenne de chiffre d’affaires pour de la mise à disposition d’espace : environ 2 000 €/an. Type de biens stockés : camping-cars, caravanes, bateaux (particuliers) mais aussi matériels et engins de chantier, matériaux de construction (professionnels).
Accueillir des vacanciers sur l’exploitation, plus facile à dire qu’à faire. Agrivillage est une plateforme web dédiée à l’agritourisme proposant des solutions pour devenir rapidement hébergeur.
540 offres d’hébergement à la ferme figurent déjà sur le site. Côté agriculteurs, la start-up propose un accompagnement à la mise en place du projet, un service de gestion administrative, le suivi locatif et la mise à disposition d’outils marketing.
En échange de la mise à disposition d’un terrain raccordé de 50 m2 minimum, Agrivillage propose également une offre clé-en main d’installation et de gestion d’une tiny-house (petite maison en bois de 20 m2) prête à accueillir les vacanciers. L’aspect découverte des activités de la ferme étant une composante importante du projet d’Agrivillage, se rendre disponible pour faire partager son quotidien est indispensable.
Industrie biosourcée recherche matières premières végétales ! Agricarbone est un opérateur de collecte et de négoce de biomasse agricole non alimentaire qui se positionne comme intermédiaire entre les producteurs et les acheteurs.
Sont concernées : les pailles, menues-pailles, les résidus de la récolte de maïs grain, les cultures intermédiaires ou encore les coproduits issus de la première transformation des matières agricoles tels que les poussières, issues de silo, anas de lin, etc.
Agricarbone fait le lien entre les producteurs de cette biomasse et les industriels en mesure de la valoriser. Secteurs en demande : méthanisation, chaufferies, chimie verte, matériaux de construction biosourcés. De nouveaux débouchés rémunérateurs pour ces matières premières habituellement mal valorisées.
Plutôt que de laisser dormir votre matériel sous le hangar, louez-le ! Votremachine.com est une plateforme de mise en relation entre agriculteurs pour la location de leurs machines.
Mieux valoriser le matériel sous-utilisé dans les exploitations en le louant à d’autres agriculteurs : c’est l’objectif du site votremachine.com, créé en 2015. Seule restriction : le matériel doit avoir moins de dix ans.
L’entreprise s’occupe de tout l'administratif et gère les assurances. Un transporteur partenaire du site peut assurer la livraison si la distance est un frein. Une option géolocalisation permet aussi de suivre son matériel. Les clients actifs perçoivent en moyenne 7 000 € de revenu annuel pour un panier moyen de 1 150 €. Un outil reste absent en moyenne quatre jours de son exploitation.
Ces start-ups sont adhérentes de l’association CoFarming dont l’ambition est de « porter la voix d’un esprit collaboratif dans le monde agricole en s’appuyant sur les bénéfices du numérique ». CoFarming rassemble aujourd’hui 31 start-ups de l’Agtech.
L’avis d’Anaël Bibard, président de CoFarming et cofondateur de Farmleap : « Ces nouvelles activités de diversification se fondent sur ce qui existe dans d’autres secteurs. Agrivillage, par exemple, s’inspire d’Airb’n’b. Ça a l’air simple de créer un gîte à la ferme. Pourtant on ne met pas tout seul en place ce genre de démarches collaboratives. Et pas que techniquement. Pour beaucoup, passer par une “franchise” va faciliter. L’accompagnement rassure, on se sent appartenir à une communauté et il y un vrai savoir-faire en matière de communication et de marketing. Bien sûr on rencontre des a priori. Il y a toujours un apprentissage, mais aujourd’hui les chiffres montrent que la dynamique est lancée. »
La diversification, une thématique phare du SIMA 2022
Venez approfondir cette thématique de la « diversification » à l’occasion du programme de conférences SIMA TECH. Cet espace vous permettra de découvrir des solutions concrètes aux problématiques de l’agriculture d’aujourd’hui, mais également les technologies et pratiques de demain présentées par les exposants du SIMA pour cette prochaine édition centenaire.
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