Login

Maïs stressés Quel impact sur la date de récolte ?

Les maïs ont fleuri avec 10 à 15 jours d'avance cette année, qui vont se répercuter sur la date de récolte. (©Image par David Mark de Pixabay)

Cette année, les maïs affichent une croissance rapide avec des stades de floraison en avance de 10 à 15 jours. En cause, les fortes chaleurs enregistrées ces dernières semaines. Prévoir avec précision les dates de récolte devient dès lors plus compliqué. Une chose est sûre, elles seront plus précoces.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

En 2022, les semis se sont déroulés dans de très bonnes conditions, durant la deuxième quinzaine du mois d’avril dans la plupart des régions de production. Depuis, les températures ont quasiment été toujours supérieures aux normales. Les floraisons sont donc exceptionnellement précoces cette année, entre 10 et 15 jours d’avance, selon les zones de production. Or, cette étape constitue un repère pour prévoir la date de récolte. À partir de ce stade, les maïs ont, en temps normal, besoin de 550 à 700 degrés jour pour atteindre le stade optimal de récolte soit, selon les régions et le scénario climatique, entre 45 et 70 jours.

Mais la canicule et le déficit hydrique enregistrés sur le mois de juillet perturbent quelque peu les prévisions. Au 3 août, l’institut technique Arvalis annonçait que les premiers chantiers de récolte avaient débuté, pour le maïs ensilage. « Les dates de début d'ensilage prévues sont encore avancées de quelques jours, avec les premières récoltes qui devraient commencer avant le 10 août en régions Rhône-Alpes, Franche-Comté et Poitou. Les régions Pays de la Loire, Nord Aquitaine, Centre, Lorraine et Champagne vont suivre rapidement. Après un mois de juillet historiquement sec et chaud, dans plusieurs régions, les premiers chantiers ont déjà démarré en terres superficielles dans les maïs les plus desséchés. »

Vérifier régulièrement l’état des parcelles

En situation de stress hydrique marqué, le taux de matière sèche du maïs peut évoluer très rapidement et cette évolution est souvent mal prise en compte par les modèles de prévision. Il revient alors à chaque éleveur de vérifier l’évolution de ses maïs en observant, en cœur de parcelle, le gabarit des plantes, l’état du feuillage et l’état de maturité et le nombre de grains. Mais déjà, la floraison s’étant déroulée dans des conditions difficiles, marquées par plus de dix jours de canicule sans une goutte de pluie, il est fort à craindre que le potentiel soit affecté. Le maïs n’apprécie guère les températures supérieures à 35°C : la viabilité du pollen est à alors affectée et, avec elle, le nombre de grains formés.

Une inquiétude renforcée pour la production de semences

Pour le maïs grain, cette année, les agriculteurs auront deux options : récolter plus tôt dès que la maturité sera atteinte ou attendre un peu pour gagner quelques points d’humidité et limiter ainsi les coûts de séchage. Une option qui pourrait être retenue à l’heure où le prix de l’énergie, et notamment du gaz utilisé dans les séchoirs, reste très élevé. Dans les zones d’élevage, une partie des surfaces dédiées au maïs grain pourrait être convertie en maïs ensilage pour augmenter les stocks de fourrage, parfois faibles. Une stratégie qui nécessiterait, là aussi, d’ajuster les dates de récolte.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement