En 2025, la production végétale augmente mais les prix ne suivent pas
Le compte prévisionnel de l’agriculture, publié le 16 décembre, fait état d’une progression, en valeur, de la production agricole, principalement liée à la hausse des prix des produits animaux. Si les volumes de la filière céréalière connaissent un net rebond en 2025, les prix connaissent à nouveau une baisse importante.
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D’après les estimations du compte prévisionnel de l’agriculture, la production de la branche agricole hors subvention sur les produits augmenterait en valeur de + 3,7 %, indique l’Insee. Cette hausse fait suite à deux années de baisse, mais elle est principalement liée à l’augmentation des prix de la production animale.
Les prix des céréales chutent de 10,5 %
La production végétale augmenterait de son côté de 3,5 %, grâce notamment à un rebond de la production de vin (+ 7,7 % après les très mauvaises vendanges de 2024), et à de bons rendements en céréales à paille et colza, aidés par le début d’été chaud et sec, indique l’Insee. Après une année 2024 catastrophique, la production de céréales progresse de + 16,3 %, avec une forte progression du blé tendre (+ 30,0 %). Les volumes de protéagineux augmentent de + 18,9 % et ceux d’oléagineux de + 9,5 %. En revanche, les récoltes de maïs, sorgho, tournesol et soja reculent, affectées par les pics de chaleur et le stress hydrique, tout comme la production de fourrages (- 24,8 %).
Pour l’ensemble de la production végétale, la baisse des prix serait de — 2,8 %, après une baisse déjà notable de — 6,4 % en 2024. Ce sont surtout les céréales qui en souffrent : — 10,5 % pour le blé tendre, le maïs et l’orge, ainsi que les protéagineux (- 15,8 %), impactés par la concurrence canadienne et leur substitution par des oléagineux dans l’alimentation animale, précise l’Insee. Les oléagineux enregistrent de leur côté une baisse des prix de — 5,0 %. Du fait de la faible production, le prix des fourrages explose, à + 26,1 %.
La demande industrielle « atone » en dehors des contrats, alors que les volumes de pommes de terre sont en progression de 10,1 % entraine une baisse des prix de — 15,1 % sur cette production.
La production animale progresse légèrement (+ 0,6 %), plutôt portée par la production des volailles et œufs et autres produits de l’élevage, alors que la décapitalisation se poursuit en gros bovins, veaux et ovins-caprins. Les prix de la production animale progressent globalement de 8,5 %, tirés par la forte hausse des prix des gros bovins (+ 25,4 %) et des œufs (+ 40,0 %).
Une valeur ajoutée qui progresse nettement
La légère baisse de volume des consommations intermédiaires compense la hausse de prix. Les prix des engrais et amendements « amorceraient une stabilisation » à — 2,9 %, estime l’Insee, tandis que le prix de l’énergie poursuit sa baisse (- 1,4 %). Au final, la valeur ajoutée brute de la branche agricole augmenterait de 10,5 %, en lien avec une augmentation de 3,6 % de la production au prix de base, « c’est-à-dire y compris les subventions sur les produits et déduction faite des impôts », rattrapant ainsi sa moyenne quinquennale avec deux années de forte baisse.
La réduction des aides entraine une baisse de 156 M€ des subventions d’exploitation, qui atteignent 8,4 milliards d’euros. En prenant les prenant en compte, et en ajoutant les impôts à la production, la valeur ajoutée brute au coût des facteurs progresserait de 8,1 % en 2025, repartant ainsi à la hausse après deux années de baisse. Par actif, compte tenu de la diminution de l’emploi agricole, cette valeur ajoutée brute augmenterait de 8,7 %. En termes réels (c’est-à-dire comparativement à l’évolution générale des prix des biens et services), l’augmentation de cette valeur serait de 6,9 %.
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