Le robot français Cyclair désherbe 40 hectares en 40 heures sans faire le plein
La start-up qui développe la machine, conçue et fabriquée en France, lance une levée de fonds avant la commercialisation, programmée pour le printemps 2026. Sa version thermique affiche une grande autonomie. Une certification européenne lui permettra d’évoluer seule dans les champ.
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Son carnet de commande se remplit déjà : 20 machines doivent être livrées dans les 24 prochains mois dans des Cuma et des ETA de l’Hexagone. La société Cyclair, basée à Pressac dans la Vienne, a développé un robot de désherbage autonome et les outils qui vont avec. Après une première version de 3 m, le rover atteint désormais 7 m, avec deux objectifs : éradiquer les adventices à la vitesse d’un hectare par heure, et économiser entre 80 et 100 % d’herbicides.
La start-up lance une seconde levée de fonds de 3 M€ pour financer la production à grande échelle et le développement commercial. Dans ce cadre, une campagne de financement participatif, ouverte au grand public avec un investissement minimum de 1 000 € et permettant une défiscalisation de 50%, a déjà permis de collecter plus de 700 000 €. « S’il y a des agriculteurs qui ont de la ressource et qui ont envie de participer à la transition écologique, ils sont les bienvenus », lance Sébastien Gorry, fondateur et président de Cyclair.
Cyclair, qui vise les 200 machines vendues d’ici 2030, estime le marché à 2,3 Mds€ pour les cultures, ciblées par le robot, de maïs, colza et tournesol, rien qu’en France. La commercialisation doit démarrer au printemps 2026. La version thermique offre 40 heures d’autonomie, l’électrique peut travailler, elle, 10 heures avant de passer par la case recharge.
Le Cyclair de 7 m, baptisé GW, désherbe sur 5,40 m. « Cela correspond à 12 rangs à 45 cm en betteraves sucrières », détaille Sébastien Gorry. La betterave est ainsi rentrée au catalogue des cultures prises en charge, tout comme les pois chiches et le soja. Les haricots verts et les oignons sont en projet.
« La clé, c’est d’occuper le robot le plus possible »
Les possibilités sont vastes : la navigation du Cyclair étant basée sur la vision en temps réel et l’IA, tout est une question d’apprentissage… et de financement. « Il faut trouver des co-financeurs, par exemple des consortiums, pour développer de nouvelles cultures », souligne Sébastien Gorry. La polyvalence est un point essentiel : « La clé, c’est d’occuper le robot le plus possible, sur deux voire trois saisons, pour le rentabiliser ».
Des solutions pour débusquer les adventices dans l’intra-rang, entre les plans, ont été mises au point pour le maïs et le tournesol, et bientôt pour la betterave.
Sur la question de la réglementation, épineuse en matière de robotique agricole, Cyclair se montre rassurant et compte obtenir rapidement la certification européenne qui autorisera la machine à évoluer toute seule et sans supervision dans un champ.
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