Agriculture Wauquiez conseille à Pannier-Runacher « d'écouter » les agriculteurs sur l'OFB
Le patron des députés LR Laurent Wauquiez, candidat à la présidence de son parti, a lancé mercredi depuis le Salon de l'agriculture à Paris une nouvelle charge contre l'Office français de la biodiversité (OFB) et conseillé à la ministre Agnès Pannier-Runacher de se rendre « plus sur le terrain (pour) écouter ». (Article mis à jour à 17 h 24 et le 27/02 à 09h51)
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Cherchant à se différencier de son adversaire à la tête de LR, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, tout en refusant de parler d'autres sujets que l'agriculture, le député de Haute-Loire a mis en avant sa « force de ne pas être à l'intérieur du gouvernement », situation qui lui permet d'avoir « une parole libre et claire ».
Lors d'un point presse, en marge de sa visite au salon, il a dénoncé l'OFB comme un « organisme qui vient contrôler nos agriculteurs avec un pistolet à la ceinture ». « On a affaire à un organisme qui est pour nous sorti de ce qui est sa raison d'être initiale et qui est devenu un organisme militant, idéologique, dans le harcèlement de l'agriculture au lieu de la soutenir et de la protéger », a-t-il affirmé. « On ne peut plus accepter qu'il y ait des organismes comme ça dans notre pays, sans aucune légitimité démocratique, qui sont maintenant hors de contrôle et qui appliquent une propre idéologie », a-t-il renchéri.
Laurent Wauquiez a réagi à de récentes déclarations de la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher, dont dépend l'Office français de la biodiversité, qui l'a accusé de « jouer les shérifs » en attaquant cet organisme.
« Cela ferait du bien à certains de nos ministres d'aller plus sur le terrain et d'écouter. Je propose à Mme Pannier-Runacher de faire ça », a-t-il répliqué, faisant la différence avec la LR Annie Genevard, dont il a dit qu'elle était « une très bonne ministre de l'agriculture ».
« Un contrôle tous les 120 ans par ferme »
« Quand on n'a pas d'argument de fond, il y a l'argument d'autorité : la déconnexion du terrain ! », a réagi la ministre de la transition écologique.
« Les agriculteurs méritent mieux que d'être instrumentalisés par des postures politiques qui ne leur apporteront ni revenus ni solutions », a déclaré Agnès Pannier-Runacher, rappelant avoir « réalisé plusieurs dizaines de visites de terrain aux côtés des agriculteurs durant la seule année 2024 » et « participé à des centaines d'heures de réunion avec eux sur leurs sujets ».
Quant aux agents de l'OFB, « ils font le travail que leur demandent les parlementaires », a répondu la ministre en demandant une nouvelle fois qu'on cesse de leur « mettre des cibles dans le dos ».
« Rappelons que moins de 1 % des exploitations agricoles font l'objet d'un contrôle administratif chaque année, soit un contrôle tous les 120 ans par ferme » et « seuls 0,045 % de contrôles problématiques ont été recensés depuis la création de l'OFB », a-t-elle souligné. Avant d'ajouter que « non, les agriculteurs ne demandent pas dans leur très large majorité la suppression de la police de l'eau ».
En fin de journée, Laurent Wauquiez s'est entretenu avec des cadres de la Coordination rurale, acquis à sa cause puisque le deuxième syndicat agricole a plusieurs fois demandé la suppression de l'OFB.
« On est sur la même longueur d'ondes », a déclaré à l'AFP son secrétaire général Christian Convers. Plus tôt dans l'après-midi, il avait rencontré, comme les autres syndicats, la direction de l'OFB au Salon de l'agriculture.
« C'était un instant de dialogue (...) mais il y a toujours des choses pas entendables. On nous a dit que si on avait un problème avec les armes, il fallait aller voir un psy, c'est pas possible », a-t-il déploré.
La FNSEA, syndicat historique qui a « des échanges réguliers » avec l'office et a appelé à un dialogue apaisé sur les contrôles de l'OFB, n'a pas souhaité commenter sa rencontre avec les dirigeants de l'organisation.
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