Un passage de travail du sol avant les semis de colza chez Sam, agriculteur indépendant
Dans sa dernière vidéo publiée sur Youtube, Sam, agriculteur dans le Centre et conseiller agricole indépendant, revient sur la préparation de ses semis de colzas 2024 et pourquoi il a choisi de réaliser en majorité un seul passage de travail du sol cette année.
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Pour les semis de colza 2024, Sam, agriculteur indépendant, en techniques de conservation depuis une vingtaine d’années, explique : « on a une trentaine d’ha à implanter sur le site principal de l’exploitation et 49 ha sur la ferme secondaire : 35 derrière orge de printemps, 7 derrière escourgeon et 7 ha environ après blé tendre. Sur ce deuxième site, ce sont des sols avec une forte pierrosité (40 %) et d’importants volumes de paille. Donc on a laissé mûrir tout ça avec une alternance de pluie et de soleil, pour que ça puisse germer aussi sous le mulch et éviter un travail du sol dans des parcelles usantes et où la préservation de l’humidité est capitale ».
« On a choisi de ne faire qu’un passage de travail du sol avant les semis. » Pourquoi ? « Derrière orge de printemps, ça s’arrange plutôt bien en général malgré les terres difficiles. Et on a eu la chance d’avoir 31 mm sur le deuxième site ».
Avec ce passage de micro-fissuration à 15 cm réalisé autour du 19 août (8-9 km/h, espacement de 27 cm entre chaque dent), l’agriculteur témoigne « d’une bonne qualité de travail » en vue des semis 8 à 10 jours plus tard. Sam se dit toutefois vigilant quant au travail des herses pour « éviter les enfouissements, les bouchons de paille… ».
Il a aussi choisi de semer tous les colzas avec un outil à dents « au regard des conditions de l’année et car la majorité des parcelles concernées sont très pierreuses. Ce n’est pas une bonne idée, selon moi, d’abîmer le semoir monograine dans ce type de terres, surtout qu’il faut une occupation du sol plus importante que dans des bons limons », précise-t-il.
« Faire au mieux avec le moins possible »
L’agriculteur youtubeur rappelle sa stratégie : « faire au mieux avec le moins possible (un passage de travail du sol à 12-15 l/ha de gasoil et le semis à 5 l/ha) ». « Cela nécessite de laisser le temps nécessaire à la paille pour se dégrader et ça démarre également dès les conditions de récolte avec une attention particulière aux réglages de la machine afin de limiter les pertes au maximum et aux conditions de maturité de la culture pour un bon broyage de la paille ».
« Le travail de micro-fissuration fonctionne car il est associé au travail des plantes (couverts végétaux) : on n’aurait pas pu faire cela sur l’exploitation il y a 14 ans. Et on a aussi beaucoup de chance qu’il y ait eu de la pluie », rappelle l’agriculteur.
Dans cette vidéo, « l’idée n’est pas de vous livrer un mode d’emploi, mais juste de transmettre le raisonnement : pourquoi on fait comme ça sur la ferme ? », note Sam. « Le calendrier est important, mais ça ne reste qu’une indication. Il faut surtout s’adapter au contexte de l’année. Avec une campagne humide, des rendements moyens à faibles, un retour azoté et des plantes qui vont pousser sans vite, ainsi qu’une récolte tardive, cela implique forcément que les semis soient un peu décalés. »
Niveau adaptation, l’agriculteur reconnaît avoir dû effectuer deux passages de travail du sol dans certaines parcelles du site principal car il a eu davantage de difficultés dans les parcelles les plus fragiles, avec des sols qui ont vraiment repris en masse. On a ressorti des mottes de forme anguleuse dans certains sols argileux, on ressent l’effet du climat des dernières années et l’absence de fissuration ».
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