Login

Coûts de production Diversifier ses approvisionnements en azote

Les engrais organiques sont une alternative... encore faut-il en trouver. (©Image par Pete de Pixabay)

En un an, le prix des engrais azotés a été multiplié par trois. Face à une telle hausse, les agriculteurs cherchent des solutions pour réduire la facture de ce poste, incontournable pour préserver rendement et qualité des récoltes. Implantation de couverts de légumineuses ? Amendements organiques ? Voici quelques pistes.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

En cet automne 2022, la tension sur le marché des engrais reste vive. Tension sur les prix, multipliés par trois en un an, mais également tension sur l’approvisionnement. Un contexte qui pourrait perdurer dans les mois à venir. D’où la nécessité de raisonner au mieux ce poste, devenu l’un des plus coûteux de l’itinéraire technique. Tout commence par un ajustement des doses, en utilisant des outils d’aide à la décision pour positionner au plus juste les apports et en adaptant la technique d’épandage aux cultures en place. Mais encore faut-il disposer des engrais dans les volumes et les délais souhaités ! D’où l’idée de nombreux agriculteurs de trouver des alternatives aux engrais de synthèse.

Les légumineuses peuvent fournir de 40 à 100 unités d’azote

Les couverts de légumineuses s’affichent ainsi comme une bonne carte à jouer pour diversifier les sources d’approvisionnement en azote. Première option : les insérer dans des intercultures longues, entre céréales à paille et cultures de printemps, pour faire profiter à ces dernières de fournitures d’azote pouvant aller de 30 à 40 kg par hectare, sous réserve toutefois d’avoir un couvert suffisamment développé (supérieur à 1,5 t/ha). Si la biomasse dépasse les 4 tMS/ha, l’apport d’azote peut même atteindre 100 kg/ha, dont une partie sera mobilisable par la culture de printemps.

Insérer des légumineuses en interculture courte, entre deux céréales à paille, peut également s’avérer payant si le climat est favorable et à condition d’avoir une biomasse suffisante ce qui n’est pas évident lors d’étés secs. Les légumineuses captent aussi l’azote de l’air lorsqu’elles sont implantées comme cultures compagnes. Le colza est ainsi de plus en plus souvent associé à des légumineuses. Terres Inovia estime que des économies d’azote de 20 à 30 kg/ha sont possibles sur le colza qui bénéficie dès lors de la minéralisation des résidus des légumineuses. Il s’agit dans ce cas de féverole, de vesces, de lentilles…

Les engrais organiques, également sous tension

Autre option : se tourner vers les engrais organiques. Mais ce secteur peine, lui aussi, à répondre à une demande en hausse. En cause, une concurrence sur les matières premières animales et végétales qui réduit les volumes disponibles pour fabriquer ce type d’engrais. Les distilleries ont par exemple tout intérêt à garder la pulpe de raisin comme comburant, compte tenu des prix de l’énergie. Les matières végétales telles que le café, le soja ou le tournesol, qui entrent également dans la composition d’engrais organiques, ont, comme d’autres cultures cette année, souffert de la sécheresse. Elles sont donc disponibles en moins grande quantité. Du côté animal aussi la production est en baisse. La grippe aviaire, qui a lourdement sévi dans les Pays de la Loire et en Bretagne, a ainsi pénalisé la production de fientes de volailles, utilisées dans de nombreuses spécialités.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement