Fin de mandat et 50e anniversaire Jeunes agriculteurs fait son inventaire mêlé de satisfactions et de regrets
A quelques jours de son 50e congrès, qui se tiendra du 31 mai au 2 juin à Mâcon, l’heure est au bilan pour le bureau sortant de Jeunes agriculteurs. Les deux leaders, Thomas Diemer et Florent Dornier, pourtant en âge de poursuivre leurs fonctions, quitteront la direction du syndicat.
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A quinze jours de son 50e congrès, qui se déroulera du 31 mai au 2 juin à Mâcon en Saône-et-Loire, Jeunes agriculteurs dresse son inventaire. Ou plutôt son double inventaire. « 50 ans, ça se fête, a d’abord expliqué Florent Dornier, secrétaire général du syndicat lors de la présentation de l’événement mardi 17 mai. Dans un contexte marqué par la résignation de bon nombre d’agriculteurs face aux difficultés économiques et par le contrecoup de plus de 500 manifestations en moins d’un an, les représentants nationaux de JA souhaiteraient « marquer ce congrès comme un événement important » dans l’histoire du syndicat.
Dans ce contexte, que l’ambiance traditionnellement festive reste naturelle ou soit davantage forcée, le syndicat veut en profiter pour retracer tous les événements qui ont marqué son histoire : des négociations ardues des réformes de la Pac en 1984 ou 2013-2014, en passant par de gros coups de comm’ qu’ont été la Grande Moisson en 1990 ou Nature Capitale vingt ans plus tard.
L’heure est aussi au bilan de mandature. Sur les quatre axes qui composaient le projet de mandat 2014-2016 - installation, distribution, environnement et accompagnement du réseau, les résultats restent mitigés, de l’aveu même de Florent Dornier. Jeunes agriculteurs peut tout de même mettre à son actif des avancées en matière de diversification des sources de financement de l'installation. Le syndicat a signé plusieurs partenariats dans ce sens, avec Miimosa, Lendosphère ou le Crédit agricole, en faisant la part belle au financement participatif, quitte à ouvrir les vannes de l’installation à des candidats aux profils plus diversifiés.
« L’environnement, c’est ce qu’on a le moins bien réussi »
En matière de distribution, JA a sans nul doute contribué à faire émerger et avancer un débat devenu nécessaire : comment les agriculteurs peuvent-ils s’approprier la distribution de leurs produits, dans un contexte où la guerre des prix destructrice que se livrent les GMS n’a pas de fin ?
Jeunes Agriculteurs a mené une enquête pendant plus de deux ans sur la faisabilité d’un projet d’approvisionnement à grande échelle de la restauration collective pour l’agglomération lyonnaise, géré et maitrisé par les producteurs. « JA veut aller plus loin en formant d’abord ses responsables régionaux aux enjeux de ce nouveau débouché », commente Florent Dornier.
Pour ce mandat de deux ans qui s’achève, JA a aussi des regrets : « L’environnement, c’est qu’on a le moins bien réussi » reconnait le secrétaire général du syndicat. Car nous souhaitions être proactifs sur le sujet. » Mais JA s’est fait rattraper par l’actualité : le diméthoate, les néonicotinoïdes ou encore le glyphosate.
Malgré la crise agricole et les attaques environnementalistes, Jeunes agriculteurs veut continuer à poser sur la table des sujets de long terme. Le rapport d’orientation qui sera débattu lors du congrès portera sur la structuration des filières. Le syndicat souhaite trouver des pistes pour que les filières profitent davantage aux producteurs, à l’instar de la filière lait à comté et celle des oléoprotéagineux.
Reste que « pour un jeune, dans ses premières années d’installation, et avec la vie de famille », un mandat JA use. Florent Dornier, ainsi que le président Thomas Diemer, laisseront leur fauteuil même si leur âge leur permet de « rempiler ».
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