Tour de plaine Tmce Du rendement avec moins d'intrants grâce au recyclage de la matière
Une cinquantaine d’agriculteurs se sont rassemblés début mai, chez Christian Martinot dans les Ardennes, pour le quatrième tour de plaine de la campagne organisé par Tmce.
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François Delobel, agriculteur sur 30 ha, « son champ d’expérimentation », est formateur pour Tmce depuis vingt ans. « Je passe la plupart de mon temps en tour de plaine. Je m’étonne toujours de voir à quel point les pratiques sont dictées par les habitudes. » Il voit d’autant plus l’intérêt d’un suivi technique. « Nous invitons à la réflexion, à une remise en question. Nous accompagnons nos clients dans la mise en place d’un certain modèle d’agriculture à travers la bonne utilisation de nos solutions. »
Eviter les antagonismes des cultures
Le rendez-vous de mai est axé sur les phytos, celui de mars et septembre sur le travail de sol et la fertilisation. « Plus d’un tiers de mes clients suivent les tours de plaine en Champagne-Ardenne, se réjouit Didier Gobillard, commercial sur la région. Au-delà des produits, Tmce est un concept qui repose sur l’équilibre des composants du sol et le recyclage de la matière. En cultures, la décomposition des résidus permet de profiter de l’apport de matière organique tout en évitant le maintien de caractères antagonismes de la culture, en supprimant par exemple le principal support des pathogènes et insectes. »
Dans une parcelle d’orge de printemps en non labour, l’assemblée remarque l’absence de résidus au sol dans l’inter rang. Christian Martinot a réalisé deux mulchages, fin octobre et fin décembre, nécessaires face à « une impressionnante quantité de paille issue du précédent combinée à un engrais vert luxuriant ». La technique du mulchage aide à la décomposition de la matière et permet en plus de s’affranchir du glyphosate. Le recyclage de la matière est bien visible en blé aussi. « Les vieilles feuilles contaminées tombent et sont consommées par la vie du sol. L’absence de feuilles malades dans l’inter-rang participe à limiter l’activité des pathogènes et donc le recours aux fongicides. »
Rappel est aussi fait des principes agronomiques. En betterave par exemple. « Attention à ne pas confondre croissance de la plante et développement, prévient François Delobel. Ce n’est pas parce que les cultures sont maigrichonnes que les stades n’ont pas avancé (en date du 5 mai, Ndlr). Les températures sont fraîches mais la photopériode normale. Les betteraves sont cependant encore à un stade précoce par rapport à l’année dernière. Semées dans des sols beaucoup plus chauds, elles avaient alors trois semaines d’avance. Pourtant, les désherbages ont été faits à l’identique. Mais cette année, la culture n’a pas le gabarit suffisant et les températures nocturnes sont trop fraîches pour qu’elle puisse détoxifier l’herbicide racinaire. Cependant, le stade critique approchant - le sevrage à 6 feuilles - il s’agit de maintenir la cadence pour éviter le salissement. Je conseille de limiter les racinaires et d’adapter la dose de foliaire si besoin, et de passer la bineuse. »
Attention aux idées reçues
Au sujet de l’azote, peu de participants répondent par la positive à la question du pilotage du dernier apport. Ceux qui l’ont fait par contre s’étonnent des doses très élevées conseillées, à l’image des 250 voire 270 unités chez l’un sur son blé de colza. François Delobel rappelle que « ce n’est pas en dopant la culture par un apport tardif que le taux de protéines grimpera de 10 à 11,5 ». Alors que le choix variétal… « La différence peut aller jusqu’à deux points de protéines entre deux variétés conduites avec le même plan de fumure. Pour une même variété et deux plans de fumure différents, elle se limite à 0,3 point. » Christian Martinot acquiesce et note qu’ « avec 200 unités, au lieu des 250 indiquées en 2014 par les outils de pilotage, mes blés ont donné de 11 à plus de 12 de protéines pour 100 q/ha de rendement, avec des apports précoces et une dose limitée au dernier passage. Le tout étant de lancer de bonne heure la dynamique du sol afin que celui-ci fournisse la nourriture à la plante. »
Les sujets s’enchaînent, de la fertilisation localisée en maïs « à éviter en sols froids », au recyclage des cannes qui supprime le risque mycotoxines, en passant par le processus de nitrification de l’azote, la démarche ES Alicia en colza pour se passer d’insecticide contre les méligèthes, et le passage du rouleau équivalent à un Cycocel en blé.
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