[L'actu de Terres Inovia] Pois d'hiver Échos de récolte : rendements moyens à bons et présence de graines roses
Les premiers retours de rendements en pois d'hiver semblent moyens à bons cette année, selon Terres Inovia. Dans plusieurs secteurs, la présence de graines roses est signalée.
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L es récoltes de pois d’hiver ont commencé depuis environ 15 jours en zone ouest. Les premiers retours de rendement semblent moyens à bons. Pour le moment, le rendement moyen s'établit autour de 45 q/ha, les extrêmes allant de 30 q/ha à 60 q/ha. Les pois d’hiver étant restés très sains jusqu’au bout, ces écarts s’expliquent principalement par la pluviométrie des dernières semaines et le type de sol.
Des graines de pois roses
Plusieurs retours terrain sont parvenus de l’ouest de la France (Poitou-Charentes, Pays de Loire, Centre – Val de Loire), mais également de l’est (Yonne notamment), du nord (Oise) et du sud (Gers) signalant la présence de graines roses dans les récoltes de pois d’hiver.
La raison à cela : une bactérie, Erwinia rhapontici, parasite de faiblesse produisant un pigment rose. Ce pathogène profite de la présence de blessures sur les gousses (gels tardifs, grêle, dégâts d’insectes) pour s’introduire dans les graines. L’expression de la maladie est ensuite favorisée par des périodes humides, telles que celles connues ce printemps.
Les graines contaminées prennent une coloration rouge-rose, et peuvent parfois mal se développer, semblant ratatinées. Cette « maladie des pois roses » est habituellement rare. Les collègues canadiens de Terres Inovia rapportent qu’elle est aussi peu fréquente dans leur pays, et donc mal connue car peu étudiée.
Conséquences et gestion des pois roses
La bactérie peut se conserver dans les graines et affecter leur faculté germinative. Elle pourrait également provoquer une nécrose à la base du collet et impacter la vigueur du pois. Par conséquent, il est déconseillé de semer un lot contaminé.
S’il est difficile de trouver un lot non contaminé pour réaliser vos semis, c’est l’occasion de renouveler la génétique utilisée par l’achat de semences certifiées, ou alors, il faut privilégier un lot faiblement contaminé (moins de 5 % de graines atteintes) et réaliser un test de faculté germinative (voir encadré ci-dessous) afin d’adapter la densité de semis.
Les plantules issues de graines « roses » pourront être affaiblies, donc plus sensibles aux maladies et au risque de gel durant l’hiver. Des questions se posent aujourd’hui sur la possibilité d’utiliser ces graines roses en alimentation animale, et sur l’impact possible de cette bactérie sur les animaux d'élevage. À ce jour, l’absence de données au niveau national et international à ce sujet est plutôt rassurant, mais ne nous permet pas de répondre formellement à cette question, explique Terre Inovia. Par précaution, il paraît prudent de mélanger les lots contaminés avec d'autres qui sont sains afin de limiter au maximum le risque de toxicité, qui à ce jour n’a pas été identifié. Concernant les pois dépelliculés (alimentation humaine), la bactérie semble n’être présente qu’au niveau des téguments et non des cotylédons. Elle ne devrait donc pas poser de souci dans ce contexte de valorisation.
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