Justice
Avis négatif de la Chancellerie sur la grâce de Bové (source judiciaire)
par AFPil y a 22 ans2 min de lecture
PARIS, 2 juil (AFP) - Un avis négatif a été émis par la Chancellerie sur la demande de grâce pour le responsable syndical agricole José Bové, a annoncé mercredi une source judiciaire. De son côté, la Chancellerie, interrogée par l'AFP, s'est refusée à confirmer cette information, se contentant de préciser que son avis n'avait pas encore été transmis à l'Elysée qui doit trancher sur cette demande. Selon RTL, qui a révélé cette information mercredi, José Bové ne mérite pas d'être grâcié en raison de son comportement vis-à-vis de la justice.
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Cet avis négatif n'empêchera pas, en tout état de cause, le porte-parole de la Confédération paysanne, condamné à dix mois de prison pour des destructions de plants OGM, de bénéficier éventuellement du décret de grâce collective qui sera publié à l'occasion de la fête nationale du 14 juillet.
José Bové est incarcéré depuis le 22 juin à la maison d'arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone, près de Montpellier. Par la voix de son avocat, Me François Roux, il avait symboliquement demandé deux jours plus tard le statut de "réfugié politique".
Condamné à six mois de prison ferme en 2001 pour la destruction de plants de riz transgénique, José Bové se trouve sous le coup d'une peine de dix mois de prison après la révocation, le 26 février, par la cour d'appel de Montpellier de la moitié du sursis de huit mois prononcé en 1998 par le tribunal correctionnel d'Agen pour des faits similaires. Il a refusé tout aménagement de peine. M. Bové avait déjà purgé 44 jours de détention à l'été 2002 pour les dégradations du restaurant McDonald's de Millau. "J'ai toujours affirmé depuis ma condamnation définitive qu'il n'était pas question pour moi de m'agenouiller devant le président Chirac. Néanmoins, si ma libération anticipée devait arriver, je ne m'y opposerai pas", a écrit le responsable syndical dans un texte publié le week-end dernier par Le Monde.
La grâce de la figure emblématique de l'"altermondialisme" et de la lutte contre l'agriculture transgénique est en revanche demandée par les personnes qui participent aux nombreuses manifestations en France, ainsi que par le biais de pétitions, dont l'une a été signée par "plus de 800.000 citoyens" selon son avocat.
José Bové a reçu en prison la visite de parlementaires de gauche et le monde syndical s'est massivement prononcé pour une grâce.