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Redevance sur engrais "Efficacité écologique" pas démontrée (Lepeltier)

Le ministre de l'Ecologie Serge Lepeltier a affirmé mardi que "l'efficacité économique et peut-être surtout écologique" d'une redevance sur les engrais était "loin d'être démontrée" en matière de lutte contre la pollution des eaux, en ouvrant le débat au Sénat sur le texte sur l'eau.

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Conformément aux engagements de Jacques Chirac lors de la campagne  présidentielle, ce projet de loi, débattu en première lecture, n'impose aucune  nouvelle taxe aux agriculteurs.

Or, selon les chiffres de rapports officiels cités par l'association de  consommateurs UFC Que-Choisir, l'agriculture est responsable de 74% des  nitrates, et achète 90% des pesticides qui contaminent les eaux françaises.

"Le gouvernement n'a pas retenu le principe d'une redevance sur les engrais  dont l'efficacité économique et peut-être surtout l'efficacité écologique est  loin d'être démontrée", a déclaré le ministre, pour qui "la conditionnalité  des aides PAC (politique agricole commune) est un meilleur outil".

"Elle permettra sans nul doute une meilleure application des directives  européennes et notamment de celle sur les nitrates", a estimé M. Lepeltier.

"En effet, les agriculteurs doivent, à travers la conditionnalité sur la  directive nitrates, respecter sept critères très précis comme les périodes  interdites de fertilisation, la couverture des sols d'hiver par des cultures  pièges à nitrates, ou le respect de la dose maximale de 170 kg d'azote  organique par hectare et par an", a-t-il poursuivi.

"Je fais confiance au monde agricole pour s'engager dans ces pratiques", a  ajouté le ministre, en indiquant que "quasiment 80% des cours d'eau  contiennent des résidus de pesticide et 57% des eaux souterraines".

Il a jugé que la situation de la qualité des eaux en France n'était "pas  encore satisfaisante", évoquant notamment "de nombreux assainissements à  mettre aux normes" et des "unités d'assainissement non collectif souvent  défectueuses".

"L'objectif de bon état écologique des eaux, fixé pour 2015, n'est atteint  actuellement que sur environ la moitié des points de suivi de la qualité des  eaux superficielles et des eaux côtières", a-t-il également relevé.

Selon lui, "la mise en conformité des installations en matière  d'assainissement nécessitera 4 à 5 mds d'euros d'investissement par an  jusqu'en 2015".

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