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Pilotage de la fertilisation azotée Laurent Scart, agriculteur à Crépy en Valois (60) : « J’utilise Farmstar depuis 2003 »

Laurent Scart est équipé depuis trois campagnes d’un outil de pilotage de la fertilisation azotée, "Farmstar", sur blé et colza. Cet équipement lui apporte une assurance supplémentaire et constitue une bonne aide à la décision… Mais à un certain prix et avec des résultats mitigés lors de conditions climatiques trop extrêmes. Témoignage.

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Laurent Scart, 55ans, agriculteur à Crépy en Valois (60) : « Les retombées financières sont difficilement quantifiables » (© Terre-net)

Carte d’identité

  • 2 salariés
  • Sau : 435 ha
  • 180 ha blé 
  • 80 ha colza 
  • 50 ha betterave 
  • 40 ha escourgeon 
  • 30 ha orge printemps 
  • jachère
« L’idée de s’équiper était tentante » explique Laurent Scart. Ajuster la dose de manière à apporter un peu moins d’azote, présente un double intérêt. D’un point de vue économique, « le prix des engrais azotés étant élevé » précise l’agriculteur, et environnemental, en diminuant les risques d’excès d’azote. Laurent Scart s’est décidé en 2003 quand sa coopérative s’est lancée dans l’équipement d’un outil d’aide à la décision. Il a naturellement accepté la proposition de faire partie du groupe d’agriculteurs de test de l’outil. Le motif de sa décision était également technique : « S'équiper d’un outil d’aide au pilotage de la fertilisation permet de travailler non plus à la parcelle mais par zones homogènes, à l’intérieur d’une même parcelle ».

De trop fortes retombées

Développé par Arvalis et d’autres organismes techniques*, le système Farmstar est basé sur un système de photographies satellites des parcelles sous contrat : les clichés sont pris sous certaines longueurs d’onde qui indiquent la plus ou moins forte densité de végétation, traduite par des couleurs. Ils tiennent compte des caractéristiques de la parcelle et de la nature du sol. L’interprétation des cartes permet de contrôler la densité de la parcelle par zone de végétation, de vérifier l’état nutritionnel de la plante et le risque de verse. Il suffit d’adapter les derniers apports d’azote et d’évaluer l’intérêt d’application d’un raccourcisseur en conséquence.

« Cela fait 3 campagnes que j’utilise cet outil. En 2003, j’ai contracté 180 ha de blé et 40 ha de colza, pour un coût moyen annuel de 1.000 €, la coopérative prenant l’autre part en charge (le coût aurait été d’environ 2.000 € sinon) » explique Laurent Scart. Le prix est fonction de la surface et des parcelles engagées. « Je ne l’utilise plus aujourd’hui que sur le colza, car sur blé, les facteurs climatiques post-estimation (juin) ont eu de trop fortes retombées sur la qualité de la récolte » ajoute l’agriculteur. Toutes les prévisions et calculs n’avaient plus trop d’intérêt, hormis pour limiter le risque de verse. « Je ne m’y retrouvais donc plus vraiment dans le rapport qualité-prix » ajoute-t-il.

Une réassurance pour l’agriculteur

C’est un outil qui reste cependant une bonne aide à la décision : « Une fois les résultats obtenus, l’agriculteur va sur le terrain pour observer par lui-même et prendre les bonnes décisions, en s’appuyant sur ses propres connaissances de la parcelle et sur les données chiffrées issues de Farmstar. Par exemple l’an dernier, j’ai appliqué 150 unités d’azote sur le colza contre 200 unités pour la moyenne des agriculteurs de la coopérative, et j’étais dans la fourchette haute des rendements ! » explique Laurent Scart.

Les retombées financières d’un tel appareil sont pourtant difficilement quantifiables : « Vous ne pouvez pas chiffrer l’impact que l’outil a sur votre décision : dans quelle mesure les données calculées ont pesé dans ma décision de mettre 50 unités plutôt que 40 unités ? Combien cela m’a-t-il fait gagner de faire l’apport à telle date plutôt qu’à une autre ? Et quelle dose aurais-je mis s’il n’y avait pas eu d’outil ? On ne peut pas calculer ! » argumente l’agriculteur.

Selon lui, cet outil est donc plus une  "réassurance", surtout contre le risque de surfertilisation et de verse. « Il n’a pas réellement changé ma manière de travailler » conclut l’agriculteur. L’investissement financier fait dans l’outil lui donne des éléments supplémentaires, l’aide à choisir, lui amène un certain confort d’esprit. 

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