Carte d’identité
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De trop fortes retombées
Développé par Arvalis et d’autres organismes techniques*, le système Farmstar est basé sur un système de photographies satellites des parcelles sous contrat : les clichés sont pris sous certaines longueurs d’onde qui indiquent la plus ou moins forte densité de végétation, traduite par des couleurs. Ils tiennent compte des caractéristiques de la parcelle et de la nature du sol. L’interprétation des cartes permet de contrôler la densité de la parcelle par zone de végétation, de vérifier l’état nutritionnel de la plante et le risque de verse. Il suffit d’adapter les derniers apports d’azote et d’évaluer l’intérêt d’application d’un raccourcisseur en conséquence.
« Cela fait 3 campagnes que j’utilise cet outil. En 2003, j’ai contracté 180 ha de blé et 40 ha de colza, pour un coût moyen annuel de 1.000 €, la coopérative prenant l’autre part en charge (le coût aurait été d’environ 2.000 € sinon) » explique Laurent Scart. Le prix est fonction de la surface et des parcelles engagées. « Je ne l’utilise plus aujourd’hui que sur le colza, car sur blé, les facteurs climatiques post-estimation (juin) ont eu de trop fortes retombées sur la qualité de la récolte » ajoute l’agriculteur. Toutes les prévisions et calculs n’avaient plus trop d’intérêt, hormis pour limiter le risque de verse. « Je ne m’y retrouvais donc plus vraiment dans le rapport qualité-prix » ajoute-t-il.
Une réassurance pour l’agriculteur
C’est un outil qui reste cependant une bonne aide à la décision : « Une fois les résultats obtenus, l’agriculteur va sur le terrain pour observer par lui-même et prendre les bonnes décisions, en s’appuyant sur ses propres connaissances de la parcelle et sur les données chiffrées issues de Farmstar. Par exemple l’an dernier, j’ai appliqué 150 unités d’azote sur le colza contre 200 unités pour la moyenne des agriculteurs de la coopérative, et j’étais dans la fourchette haute des rendements ! » explique Laurent Scart.
Les retombées financières d’un tel appareil sont pourtant difficilement quantifiables : « Vous ne pouvez pas chiffrer l’impact que l’outil a sur votre décision : dans quelle mesure les données calculées ont pesé dans ma décision de mettre 50 unités plutôt que 40 unités ? Combien cela m’a-t-il fait gagner de faire l’apport à telle date plutôt qu’à une autre ? Et quelle dose aurais-je mis s’il n’y avait pas eu d’outil ? On ne peut pas calculer ! » argumente l’agriculteur.
Selon lui, cet outil est donc plus une "réassurance", surtout contre le risque de surfertilisation et de verse. « Il n’a pas réellement changé ma manière de travailler » conclut l’agriculteur. L’investissement financier fait dans l’outil lui donne des éléments supplémentaires, l’aide à choisir, lui amène un certain confort d’esprit.