Monsanto 30.000 euros requis en appel à l'encontre de deux ex-responsables
Le ministère public a requis jeudi devant la Cour d'appel de Montpellier une amende de 30.000 euros chacun à l'encontre de deux anciens PDG d'Asgrow France, filiale du semencier américain Monsanto, poursuivis pour "mise sur le marché d'OGM sans autorisation".
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Déjà, en première instance en septembre 2006, des amendes d'un tel montant avaient été requises devant le tribunal correctionnel de Carcassonne à l'encontre des deux hommes, également poursuivis pour "mise en vente servant à l'alimentation falsifiée, corrompue ou toxique", "tromperie" et "publicité mensongère". Ils avaient finalement été condamnés à payer 15.000 euros d'amende chacun. C'est à la suite d'un contrôle en 2000 que des analyses, effectuées sur des lots de semence de soja américain vendus à une société d'Albi par Monsanto, avaient révélé la présence du promoteur 35S et du gène Roundup Ready.
Jeudi, l'avocat général Alain Guglielmi a souligné que pour vendre des OGM, une autorisation administrative était nécessaire, et que la commercialisation de semences à teneur d'OGM, même faible, sans autorisation administrative, était une infraction. Il a fait valoir en outre qu'en n'indiquant pas aux clients la présence d'OGM dans les semences, les prévenus trompaient le client. "Il y a obligation de précaution pour l'importateur", a assuré M. Guglielmi. Pour la défense, en revanche, il n'y a pas de certitude que des OGM étaient présents, en raison des limites techniques des tests. Par ailleurs, Me Eric Dezeuze a plaidé qu'il était impossible de garantir à 100% l'absence d'OGM dans les semences. La décision a été mise en délibéré au 8 novembre.
L'audience a donné lieu à un rassemblement de militants anti-OGM et de la Confédération paysanne, une des parties civiles dans ce dossier. Son ancien leader, José Bové, était aussi présent et a assisté à une partie des débats. Pour José Bové, "on a pris Monsanto la main dans le sac, à polluer des semences". "Les multinationales essayent de faire entrer, de manière insidieuse, des OGM en agriculture dans les semences, y compris en commercialisant des semences qui devraient être indemnes d'OGM mais qui ont été contaminées", a-t-il dénoncé.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :