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Plan de relance des protéagineux Quels atouts environnementaux ?

Quels rôles peuvent jouer les protéagineux dans la réduction des problèmes environnementaux posés par les systèmes de culture actuels ? C’était le sujet d’un des exposés présentés lors de la journée technique organisée par l’Unip et les chambres d’agriculture fin juin à Paris. En voici les principales réponses.

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Le pois est en plus une culture moins gourmande
en eau que le soja ou le maïs. (© Terre-net Média)
Emission de gaz à effet de serre, fortes consommations d’eau et d’énergie, utilisation de pesticides… Les systèmes de culture actuels posent de vrais problèmes environnementaux. « Avec les protéagineux, on peut justement agir sur trois facteurs clés des grandes cultures : la dose d’intrant azoté, la couverture du sol et la diversité, a souligné Guénaëlle Hellou de l’Esa d’Angers* lors de la journée dédiée au plan de relance des protéagineux. Sans compter que l’augmentation des légumineuses réduit la dépendance en protéines (notamment en soja importé) et les impacts négatifs associés (transport long, déforestation des forêts tropicales). »  

Réduction des fertilisants chimiques

L’autonomie en azote est un des principaux atouts des protéagineux. « Ils fixent l’azote atmosphérique. Pour les pois, l’entrée gratuite d’azote est par exemple estimée entre 100 et 250 kg par hectare, détaille-t-elle. Ils n’ont donc pas besoin d’engrais azotés. Et la culture du pois a un effet bénéfique sur la culture suivante puisqu’on peut réduire d’environ 20 unités par hectare de blé les intrants N pour un rendement supérieur à 8 quintaux/hectare en moyenne. »

Et réduire la quantité d’engrais fabriqués et épandus restreint forcément aussi les consommations en énergie fossiles, ainsi que les émissions de gaz à effet de serre (N2O), des gaz Photo-oxydants (NOx) et des gaz acidifiants (NH3). « La réduction de consommation d’énergie fossile est en effet estimée à 50 % sur le pois et 11 % sur la rotation, et la réduction des émissions de gaz à effet de serre à 50 % sur le pois et 14 % sur la rotation. »

Diversification des rotations

Cultiver les protéagineux favorise aussi la diversification des successions de culture qui aide à diminuer les pressions des maladies, des ravageurs et des adventices… « L’accroissement de la diversité au niveau du paysage réduit les population de bio-agresseurs à dispersion aérienne et des bio-agresseurs telluriques. Par rapport à une rotation maïs/blé labourée tous les ans, la diversité dans la succession des cultures réduit la fréquence de piétin-verse. La diminution est estimée à 12% pour une rotation pois/blé/blé, à 30% pour une rotation pois/blé ou colza/blé et à 54% pour une rotation colza/pois/blé. »

Favoriser le pois avant colza


La diversification des rotations a des effets régulateurs
sur les cycles des parasites. (© Terre-net Média)
Des tests ont également été réalisés dans l’Aisne pour savoir comment renforcer ces atouts environnementaux. Des innovations sont notamment possibles dans la place des protéagineux dans la rotation : « Le pois est actuellement presque toujours cultivé avant le blé, mais on constate que l’azote minéral est encore mieux valorisé en l’insérant devant un colza. De même, utiliser des légumineuses en culture intermédiaire permet une meilleure couverture du sol et un meilleur apport azoté fixé par symbiose. Il faut juste veiller au choix des espèces et des variétés pour éviter d’accentuer les pressions parasitaires comme les aphanomyces. »

La diversification des cultures peut aussi se faire dans l’espace : « C’est à dire en associant le pois à une céréale pour valoriser davantage les complémentarités entre ces espèces pour l’azote, pour réduire les risques de lessivage ou encore les pressions de bioagresseurs. » 

Pour en savoir plus, lire aussi : Plan de relance des protéagineux - Unip « Nous sommes dans une situation d'urgence »

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