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Concilier agriculture et développement durable 45 pays font des promesses

Les dirigeants de l'agriculture de 45 pays des cinq continents sont convenus samedi à Berlin de promouvoir ensemble la recherche en matière de technologie et les transferts de technologie afin de concilier agriculture et développement durable, le grand défi de la planète.

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"Conscients" des défis que le changement climatique pose à l'agriculture et des conséquences de la production agricole pour le climat, les ministres allemand, français, espagnol, chinois, russe, polonais, mexicain, burkinabé ou encore congolais se sont engagés à "optimiser la production" de façon à limiter au mieux les émissions de carbone et autre méthane nocifs pour l'environnement, dans un document commun publié à l'issue de leur réunion.

Récompenser les producteurs faisant un effort pour l'environnement

"Dans certaines régions du monde, l'agriculture ne sera plus possible à l'avenir" sans efforts redoublés aujourd'hui, a souligné la ministre allemande Ilse Aigner. C'est pourquoi "nous avons initié aujourd'hui un processus multilatéral (...) Chacun des pays réunis s'est engagé à faire un climat-check et regarder comment atteindre un optimum entre agriculture et climat", a expliqué Mme Aigner devant la presse.


Le ministre français de l'agriculture Bruno Le Maire s'est dit favorable à ce qu'"un lien soit établi entre l'effort pour le développement durable et l'effort agricole", avec en filigrane l'idée que les producteurs faisant un effort pour l'environnement puissent en être récompensés. (© Terre-net Média)
"Il faut que nous fassions des efforts massifs de recherche dans l'agriculture, investir davantage (...) En Europe, cela justifie une politique agricole commune et ambitieuse", a dit le ministre français Bruno Le Maire. "Nous refuserons toute politique qui braderait la Pac (Politique agricole commune). La Pac est essentielle, nous la défendons", a-t-il ajouté, alors que les négociations pour l'avenir de la Pac après 2013 s'engagent cette année au niveau européen. Comme Mme Aigner, il s'est dit favorable à ce qu'"un lien soit établi entre l'effort pour le développement durable et l'effort agricole", avec en filigrane l'idée que les producteurs faisant un effort pour l'environnement puissent en être récompensés. M. Le Maire a aussi plaidé pour une régulation des marchés européens, estimant que "la volatilité des prix est insoutenable pour les agriculteurs européens".

Pour une augmentation des budgets agricoles partout dans le monde

Alors qu'aucun objectif chiffré n'a été esquissé à Berlin, le ministre burkinabé Laurent Sédogo a souligné que pour l'Afrique, la question est de savoir "comment la richesse va nous aider à trouver des semences qui s'adaptent aux nouvelles contraintes" climatiques. Il faut "tisser des partenariats sur la base de la recherche", a-t-il jugé. "Tous les discours seront vains si on ne peut pas drainer les financements", a souligné M. Sédogo.

Se félicitant du "consensus obtenu" à Berlin, le vice-ministre chinois de l'Agriculture Niu Dun a relevé l'importance d'une "coopération internationale renforcée" et plaidé pour une augmentation des budgets agricoles partout dans le monde. Il a souligné que les changements climatiques avaient déjà causé beaucoup de dégâts à l'agriculture chinoise, avec par exemple des récoltes piscicoles perdues à 80% en raison de chutes brutales de la température. La Chine se concentre sur des idées novatrices comme la culture de riz "sèche", sans recourir à l'eau, a-t-il expliqué.

Mme Aigner a aussi profité de l'occasion pour lancer à tous les pays "un appel à aider la population en détresse à Haïti" après le tremblement de terre de mardi, qui pourrait avoir fait plus de 50.000 morts.

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