"Conscients" des défis que le changement climatique pose à l'agriculture et des conséquences de la production agricole pour le climat, les ministres allemand, français, espagnol, chinois, russe, polonais, mexicain, burkinabé ou encore congolais se sont engagés à "optimiser la production" de façon à limiter au mieux les émissions de carbone et autre méthane nocifs pour l'environnement, dans un document commun publié à l'issue de leur réunion.
Récompenser les producteurs faisant un effort pour l'environnement
"Dans certaines régions du monde, l'agriculture ne sera plus possible à l'avenir" sans efforts redoublés aujourd'hui, a souligné la ministre allemande Ilse Aigner. C'est pourquoi "nous avons initié aujourd'hui un processus multilatéral (...) Chacun des pays réunis s'est engagé à faire un climat-check et regarder comment atteindre un optimum entre agriculture et climat", a expliqué Mme Aigner devant la presse.
![]() Le ministre français de l'agriculture Bruno Le Maire s'est dit favorable à ce qu'"un lien soit établi entre l'effort pour le développement durable et l'effort agricole", avec en filigrane l'idée que les producteurs faisant un effort pour l'environnement puissent en être récompensés. (© Terre-net Média) |
Pour une augmentation des budgets agricoles partout dans le monde
Alors qu'aucun objectif chiffré n'a été esquissé à Berlin, le ministre burkinabé Laurent Sédogo a souligné que pour l'Afrique, la question est de savoir "comment la richesse va nous aider à trouver des semences qui s'adaptent aux nouvelles contraintes" climatiques. Il faut "tisser des partenariats sur la base de la recherche", a-t-il jugé. "Tous les discours seront vains si on ne peut pas drainer les financements", a souligné M. Sédogo.
Se félicitant du "consensus obtenu" à Berlin, le vice-ministre chinois de l'Agriculture Niu Dun a relevé l'importance d'une "coopération internationale renforcée" et plaidé pour une augmentation des budgets agricoles partout dans le monde. Il a souligné que les changements climatiques avaient déjà causé beaucoup de dégâts à l'agriculture chinoise, avec par exemple des récoltes piscicoles perdues à 80% en raison de chutes brutales de la température. La Chine se concentre sur des idées novatrices comme la culture de riz "sèche", sans recourir à l'eau, a-t-il expliqué.
Mme Aigner a aussi profité de l'occasion pour lancer à tous les pays "un appel à aider la population en détresse à Haïti" après le tremblement de terre de mardi, qui pourrait avoir fait plus de 50.000 morts.