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Pac 2013 Les débats sont lancés au conseil économique, social et environnemental

Henri Nallet, ancien ministre socialiste de l’agriculture n’a pas attendu que Bruno Le Maire installe ce mercredi 17 février le groupe de réflexion sur l'avenir de l'agriculture en Europe pour participer au débat national sur la Pac de l’après 2013. Il était la veille un des invités parmi les plus prestigieux du colloque organisé par les Echos et Passion Céréales « Quelles politiques agricoles pour quels équilibres mondiaux » pour faire part de ses réflexions sur le sujet. Une occasion aussi pour se livrer à un exercice d’autocritique.

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« La Pac est une échéance à ne pas rater pour faire de nouvelles propositions. Il faut s’emparer du débat. La France doit s’attendre à des négociations difficiles car elle est soupçonnée de tirer la couverture vers elle. Il faudra par conséquent adopter une position humble et ne demander que ce qui est négociable. »


Henri Nallet, ancien ministre de l'agriculture, au Conseil
économqiue et social environnemental (© Terre-net Média)
« La réforme à mettre en place en 2013 sera un exercice d’autant plus compliqué qu’elle devra être mise en place avec l’aval du Parlement européen, co-décisionnaire en matière agricole avec la commission européenne et le conseil européen des ministres des Vingt-sept. »

« Toutefois, un consensus se dégage depuis quelques mois par rapport aux orientations à donner. La Pac de 2013 ne devra pas être réfléchie que par des techniciens. Elle devra favoriser une agriculture plus productive et plus écologique à la fois, et confier aux agronomes la mission de trouver des solutions pour parvenir à relever l’ensemble des défis des prochaines années, alimentaires en priorité ».

« Je ne crois pas du tout au tout bio. Et il faut cesser de faire porter à l’agriculture la responsabilité qu’on lui donne d’être le principal vecteur de pollution ».

« Concrètement, la Pac de 2013 devra garantir, plus que par le passé, une production agricole de qualité et assurer la sécurité alimentaire de l’Europe. Mais cet objectif n’est pas partagé par tous les pays membres ! »

« Les agriculteurs doivent revenir sur le devant de la scène»

« Le nouveau modèle d’agriculture à bâtir devra aussi être mis en place dans une Europe ouverte(mais avec une forme de gouvernance mondiale pour réguler les marchés dans l’intérêt des producteurs et des consommateurs) et elle reposera forcément sur des instruments qui visent à :

« Il n’est pas question que l’agriculture de l’après 2013 soit duale à la ‘Chalmin’ (professeur d’économie à Paris Dauphine) avec des exploitations industrielles d’un coté et autarciques de l’autre. »

Ces idées sur la Pac de l’après 2013 traduisent le bilan dressé par un ancien ministre socialiste de l’agriculture emporté comme d’autres par la vague libérale de la fin des années 1980-1990.

« Je fais partie de ceux qui, de mauvaise grâce, sont devenus des auxiliaires des marchés avec les résultats décevants qui en découlent », confie t-il.

« Le marché n’a pas les moyens de réguler seul la production agricole ce qui a conduit à ce que ce soient les agriculteurs les plus intensifs qui soient les premiers à être victimes de la crise actuelle ;

« On a beaucoup trop raisonné la Pac sans les paysans. Avec l’échéance de 2013, ils doivent revenir sur le devant de la scène ! »

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