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Stockage de protéagineux Maîtriser l’humidité et la chaleur pour conserver la qualité du grain

Les protéagineux peuvent être cassés, splittés, leur couleur peut s’altérer si des chocs, des dégâts d’insectes, des variations de chaleur et d’humidité ont lieu après la récolte. Satisfaire aux exigences de qualité les plus hautes permet d’accéder aux marchés concurrentiels de l’export vers les pays tiers.

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La période optimale de maturité au champ,
entre 18 et 16 %, est très courte.
(© Terre-net Média)

« La graine de protéagineux reste active jusqu’à un seuil de 12 % d’humidité. Au dessus de cette teneur, elle peut se dégrader », rappelle Maud Mathie, pôle qualité sanitaire et stockage chez Arvalis-Institut du végétal. Les normes de l’export, très strictes, placent la qualité en premier critère des négociations commerciales et les sociétés d’agréage sont intransigeantes. Les retours de camions, de plus en plus fréquents au dire des collecteurs, génèrent des coûts supplémentaires affectant fortement les marges dégagées.

Attention : manipuler avec précaution !

La période optimale de maturité au champ, entre 18 et 16 % est très courte (perte de 3 à 5 points par jour en fin de maturité). Il est possible de préserver la qualité après récolte en suivant quelques recommandations. A la réception, il convient de nettoyer les grains pour éliminer la terre et les impuretés humides. La manutention des grains doit s’adapter au type de stockage.

Les vis à grains ne conviennent pas au stockage en cellule et le godet est plus adapté au stockage à plat que les appareils de type suceuses. Dans tous les cas, il faut éviter les chutes de plus de quatre mètres.

Abaisser la température jusqu’à stabilisation du grain

Au stockage, le séchage interviendra dans toutes les situations où l’humidité dépasse les 17 %. En case, la ventilation doit être réglée sur un débit de 100 m3/h/m3 de grains, avec un réchauffage de l’air de 5°C maximum. Avec un séchoir, la température de l’air doit être chaude sans dépasser les 90°C. Pour les féveroles, le passage au séchoir permet normalement de tuer les œufs et les larves de bruches tout en limitant le taux de grains splittés. L’objectif final est une teneur en eau de 15 %.

Si le taux d’humidité se situe déjà sous les 17 %, une simple ventilation par paliers successifs suffira. En été, il convient d’abaisser la température autour de 20°C. Les moisissures ne se développeront que peu, voire plus du tout en dessous de 16 % d’humidité et l’activité physiologique des grains est diminuée. A l’automne, quand les nuits deviennent plus fraîches, il convient de poursuivre la baisse vers 12°C. Les grains sont alors stabilisés. Enfin, en hiver pour un stockage jusqu’au printemps, ou en été, le refroidissement se limitera à 5°C.


Les étapes de refroidissement des grains de protéagineux avec une teneur en eau
de moins de 17 % à la réception. Cliquez pour agrandir. (© Arvalis-Institut du végétal)

Le nettoyeur séparateur à la rescousse

L’organisme collecteur ou les mesures de contrôles à bord des bateaux ne toléreront aucun insecte vivant, tant pour l’alimentation humaine qu’animale. En cas d’apparition d’insectes adultes au cours du stockage, le grain peut être passé au nettoyeur séparateur avant la livraison. Cette technique est aussi utilisée en cas de dégâts d’insectes sur les grains, ces dégradations augmentant le risque de grains splittés. Toutes ces exigences de qualité s’appliquent aussi pour la production de semences, afin de garantir une bonne qualité germinative. Pour l’alimentation animale, les critères sont moins restrictifs, mais une bonne qualité sera toujours plus rémunératrice.

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