Dans les pays de l’Est (1ère partie) Les exploitations de « semi-subsistance » participent efficacement au développement de l'agriculture
Le Déméter 2011 consacre un de ses chapitres à l’intégration des pays de l’Est et à leurs agriculteurs. En Pologne, en Lituanie ou en Roumanie, l’agriculture de « semi-subsistance » pourrait constituer, contre toute attente, le modèle de développement d’une agriculture performante et multifonctionnelle qui justifierait une réallocation des aides Pac après 2013 en sa faveur. Reposant sur l’emploi important d'actifs rémunérés au niveau de la productivité de leur travail, elle constitue un excellent rempart à l’accroissement du chômage en cette période de crise.
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Un petit paysan bulgare revenu au village, après plusieurs années passées en Allemagne. (© Terre-net Média) |
La Pologne, en particulier, a su tirer profit de l’émiettement de la propriété agricole, héritage de la période communiste, en faisant un modèle de développement économique multifonctionnel.
« Dans un contexte d’augmentation de la demande alimentaire, de l’emploi, des revenus agricoles et des subventions agricoles, l’héritage (de la période communiste) a simultanément permis l’émergence de 12 % d’exploitations agricoles professionnelles de type intensif sur 38 % des terres », mais aussi «la résistance globale et la modernisation partielle des exploitations marchandes de semi-subsistance sur près de 40 % des terres », écrit Alain Pouliquen, auteur de « Pays de l’Est : de la reprise agricole à la crise ».
Alain Pouliquen juge nécessaire un rééquilibrage des aides Pac, au profit des exploitations de semi-subsistance
« Ces exploitations contribuent fortement à la dimension multifonctionnelle du développement rural et justifie un rééquilibrage des aides à leurs profits », toujours selon Alain Pouliquen. L’exploitation polonaise de semi-subsistance (entre 9.600 euros et 48.000 euros de marge brute - 45 % des exploitations agricoles) « apparaît comme une structure exceptionnellement adaptée à rendre, simultanément à l’économie et à la société», les quatre services suivants :
- amener et maintenir les revenus totaux des ménages agricoles à parité avec la moyenne nationale en croissance ;
- compenser, grâce à ces deux ressources, la productivité moindre du travail. Les soutiens à l’agriculture dans ces exploitations, ramenés à l’emploi, sont bien plus faibles que dans les exploitations de grande dimension ;
- épargner, aux ménages agricoles et aux pays, les coûts individuels sociaux et budgétaires, d’une forte réduction de l’emploi agricole (exode, chômage urbain entre autres) ;
- assurer, à près de la moitié de la population nationale, une base « durable » et donc relativement peu dépendante des subventions.
« La part des subventions Pac est très minoritaire dans le revenu total des ménages de semi-subsistance. Elle est même globalement huit à quinze fois plus faible que dans les grandes exploitations professionnelles, qui par contraction en captent la part du lion », analyse alin Pouliquen.
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