En direct de Bruxelles/ Communication « La Pac à l’horizon 2020 » Dacian Ciolos devra faire preuve de pédagogie pour défendre son projet

Dacian Ciolos, commissaire européen à l'Agriculture à Bruxelles, présentant la communication « La Pac à l'horizon de 2020 ».  (© Terre-net Média)

A Bruxelles, le commissaire européen a souligné, ce 18 novembre 2010, que sa communication est une étape essentielle de la réforme qu’il conduit.

Une réforme qui sera mise en œuvre pour la première fois à Vingt-sept. L’exercice sera difficile car certains états chauvinistes pourraient n’en apprécier la pertinence qu’à travers leurs intérêts immédiats.

La nouvelle politique agricole devra à la fois être commune, équitable, (avec des aides redéployées à l’échelle européenne qui ne reposeront plus sur des références historiques), tout en étant capable de prendre en compte la diversité des agricultures européennes pour les rendre compétitives.

Des aides du second pilier destinées à dynamiser les zones rurales

Le commissaire européen souhaite aussi une Pac simplifiée pour permettre, aux petits exploitants, d’en bénéficier et d’être ainsi des acteurs à part entière de l’activité économique des zones rurales qu’ils habitent.

Les autres facteurs essentiels pour dynamiser les zones rurales seront les aides du second pilier, pluriannuelles et assises sur des projets économiques destinés à renforcer la compétitivité des territoires. Les états puiseraient, dans un paquet de mesures proposées par la Commission, celles nécessaires pour accompagner leurs projets.

Après avoir présenté les grandes lignes de sa communication, Dacian Ciolos, commissaire européen à l’Agriculture, a apporté quelques précisions sur le « verdissement » des aides et sur leurs montants. Il assure que ce verdissement ne génèrera pas de coût supplémentaire pour l’agriculteur car il reposerait sur des pratiques agricoles simples qu’il est nécessaire de valoriser (rotation, jachère ou encore pâturage permanent par exemple).

Rendre l'agriculture de semi-subsistance compétitive

La communication de la Commission sur la réforme de la Pac post 2013 ne symbolise pas la fin de l’agriculture productiviste, comme voulaient le lui faire dire certains journalistes de la presse grand public, dogmatiques et arrogants et peu aux faits de l’actualité agricole, sous entendant que la communication annonce le sabotage d’un secteur économique, qui génère un sixième des emplois européens. C’est mal connaître les enjeux socio-économiques de la politique agricole européenne à Vingt-sept, avec la nécessité de soutenir toute l’agriculture dans sa diversité en la rendant compétitive.

Dacian Ciolos souhaite que les nouveaux instruments de la Pac réformée donnent une seconde chance à des « petits paysans » de Pologne ou de Roumanie par exemple, vivant d'agriculture de semi-subsistance et peu intégrés dans la vie économique. Elle prévoit de leur garantir un niveau de soutiens publics minimum, tandis que le second pilier leur donnerait les moyens d’être plus compétitifs en les aidant à se moderniser. La vitalité des territoires en dépend. Le plafonnement des paiements directs n’étant, dans ces conditions, que la contrepartie du nouveau rééquilibrage des aides que la nouvelle donne économique impose. Il concernera, en particulier, les agriculteurs qui dirigent des fermes de grandes dimensions, non pourvoyeuses d’emplois et dont la compétitivité repose d’abord sur les prix des marchés et sur une production à grande échelle.

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