Marché blé dur à l’horizon 2011/2012 Au jeu de la prospective, la France se place en outsider

Au jeu difficile de la prospective, Crsytel L'Herbier d'Arvalis-Institut du végétal tire des conclusions favorables pour le blé dur français sur les marchés pour la campagne 2011/2012. Pour commencer, la production mondiale en 2011 devrait être inférieure à la moyenne quinquennale, comprise entre 34 et 37 Mt selon les dernières estimations réalisées par Arvalis en janvier 2011.

Prévision de la production mondiale de blé dur en 2011. (© Arvalis, à partir de données Cic, janvier 2011)

Malgré tout, les disponibilités mondiales sont en baisse car les pays ont récemment puisé dans les stocks. « La France a en général une faible variation de production d’une année sur l’autre. Du coup, on peut compter sur la production française qui est moins soumise aux variations que ses concurrents », souligne Crystel L’Herbier.

Des disponibilités mondiales en baisse (© Arvalis, à partir de données CIC, janvier 2011)

Selon elle, il est d’ores et déjà possible de dégager quelques tendances pour la campagne blé dur 2011/2012 car certains indicateurs sont connus. « Il faudra suivre de très près la campagne 2011/2012, mais je pense que la France aura une bonne carte à jouer car certains indicateurs sont dès aujourd’hui plutôt positifs. »

Des indicateurs du marché blé dur connus

Tout d’abord, le Canada, qui fait la pluie et le beau temps sur le marché mondial de blé dur, présente des stocks de début de campagne historiquement faibles, « sans parler des incertitudes qui pèsent sur la qualité du blé dur qui va être produit ». Ensuite, comme à son habitude, l’écart de prix blé tendre/ blé dur et blé dur/ autres cultures influencera les semis nord-américains, dans un contexte déjà tendus de bilans mondiaux céréales et oléagineux. De plus, au regard des données macro-économiques, la production mondiale devrait rester inférieure pour la deuxième année consécutive à la consommation mondiale. Enfin, après une année 2010/2011 qui a vu les principaux pays producteurs et exportateurs puiser dans leurs stocks, les disponibilités mondiales sont aujourd’hui globalement en baisse. « Mais tout cela sera également contrebalancé par les incertitudes sur les taux de change qui peuvent venir influer, dans un sens ou dans l’autre, les échanges mondiaux », précisait Crystel L’Herbier.

Pour aller plus loin : Campagne 2010/2011 - Une production prévue en hausse pour satisfaire des courants d'export dynamiques Blé dur 2011 - Les prévisions des principaux producteurs : Italie, Canada, Usa.