Agro-matériaux Frd dresse l’état des lieux du gisement français de fibres végétales

La grande majorité des fibres végétales provient des cultures de lin fibre et oléagineux. (© Terre-net média)

« Lin fibre et oléagineux, chanvre et même miscanthus, avec 80 % de la production européenne, la France bénéficie d’atouts majeurs pour développer les agro-ressources. Grâce à leurs performances thermiques, mécaniques et d’allégement, les fibres végétales ouvrent la voie à de réelles opportunités de croissance via l’incorporation au sein des matériaux de nouvelles générations », s’enthousiasme Clément Meirhaeghe, chargé de projet pour Fibres recherche et développement.

Frd est une société de recherche dédiée à la valorisation des fibres végétales en biomatériaux d’isolation, de bétons et autres matériaux composites. « Cette étude donne pour la première fois aux industriels une vision réaliste des volumes de fibres végétales accessibles de manière régulière et prévisible. »

Les biomatériaux promis à un bel avenir

La France possède 96.000 ha de cultures à fibres, soit 80 % de la production européenne.(© Frd)

« Le gisement moyen de cultures à usages matériaux, situé principalement dans le Nord-Ouest, représente environ 96.000 ha, (données 2001- 2008). Depuis 1860, les surfaces ont été divisées par deux à cause, entre autres, de l’importation de coton. D’après notre étude, ces cultures devraient couvrir 160.000 ha vers 2020, soit environ 1 % de la surface agricole française. La filière biomatériaux est promise à un bel avenir, notamment dans les secteurs du bâtiment et de l’automobile », avance Clément Meirhaeghe.

 « De plus, ces cultures présentent des intérêts agronomiques au sein de la rotation. »

Structurer pour se développer

Selon les utilisations, les industriels demandent différentes tailles de fibres. La France produit 169.000 t de fibres longues, 330 t de granulats et 60.000 t de poudre.

Les industriels de la filière, tels que Aft Plasturgie, Buitex, Chanvribloc, De Sutter Frères, Ecotechnilin, Safilin et Soprema, cherchent à sécuriser leurs approvisionnements via la contractualisation avec les producteurs, les stockages tampons et les ressources multifournisseurs.

« Cependant, certains freins persistent car de nombreux industriels ne sont pas habitués aux approvisionnements saisonnés comme c’est le cas en agriculture. De plus, ils ne sont pas toujours prêts à traiter directement avec les producteurs, mais d’année en année la filière s’organise, » explique Clément Meirhaeghe.