Plan d'action filières fruits et légumes Les décisions pas à la hauteur des pertes des producteurs
Les syndicats n'ont pas tardé de réagir après avoir pris connaisance du plan d'action présenté par le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, pour atténuer les pertes des filières des fruits et légumes de cet été. Hormis la Coordination rurale, les réactions ne mentionnent pas le projet de réduire d'un euro le coût horaire du travail permament, annoncé mercredi 7 septembre aux professionnels des filières et à leurs responsables professionnels. Une annonce réitérée à l'Assemblée nationale dans l'après-midi. Le ministre de l'Agriculture répondait à une question posée par Bernard Reynes au gouvernement.
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Les deux crises en trois ans du secteur des fruits et légumes mettent en péril des pans entiers du secteur agricole, (© Terre-net Média) |
- Fdsea - PO: Filières fruits et légumes - Des compensations insuffisantes (FDSEA-PO)
- Coordination rurale : lire l’encadré dans l’article en lien
- Confédération paysanne : « Une crise structurelle enfin reconnue mais des moyens insuffisants »
La CP « demande que les mesures d’allègement des charges profitent aux producteurs de pêches et de nectarines avec un taux de spécialisation de 30 % et non de 50 % comme le prévoit le plan d’action du ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire ».
Par ailleurs, le syndicat souligne que « cette mesure s’inscrit dans le cadre des aides de minimis, donc plafonnées à 7.500 € sur trois ans. Elle ne fait que reprendre les dispositions prises lors de crises précédentes, sans avoir un résultat probant sur le revenu des producteurs en difficulté. » « Face à la concentration de la distribution, le ministre veut imposer une organisation forte de la production. Mais ceci traduit l’absence de remise en cause du monopole de la grande distribution dans la commercialisation des fruits et légumes, et ne prend pas en compte la diversité des acteurs à ce stade. »
« Le prix de revient pour les producteurs doit se substituer au prix de marché, en s’appuyant sur des outils de régulation européens au niveau de la production et de la commercialisation. »
- Modef : « Monsieur le Ministre, osez, osez, ne soyez plus le valet du libre marché et de la libre concurrence, qui mènent la politique de la terre brûlée. »
« C’est 250 millions d’euros d’aides directes qu’il faut mettre sur la table en dérogation des minimis ». « Comparés aux 800 millions de chiffre d’affaires, « les 25 millions d’euros d’aides annoncés sont ridiculement insuffisants et ce d’autant plus qu’ils ne concernent que 4 productions alors que la crise n’en a épargné aucune ».
« Quand est-ce qu’un gouvernement aura le courage de dire ça suffit, nos producteurs doivent pouvoir vivre de leur travail, fixant le prix plancher garanti et rémunérateur, mettant en place un calendrier d’import – export entre les pays européens, fixant un coefficient multiplicateur pour encadrer les marges de la grande distribution ».
- Apca : « Les mesures d’urgence annoncées sont limitées »
Guy Vasseur, président des Chambres d’agriculture, a déclaré : « Nous assistons à un véritable massacre des producteurs français, directement en concurrence avec les producteurs étrangers. A court terme, il faut sauver les exploitations de la faillite et les mesures annoncées par le ministre ne sont pas suffisantes. »
« A moyen terme, l’Europe doit impérativement remettre la régulation des marchés et l’harmonisation des normes au coeur de la Pac lors de la prochaine réforme, afin que les producteurs puissent être correctement rémunérés par le marché. Les propositions des ministres de l’Agriculture français et espagnol devront être suivies d’effet. Nous soutiendrons toutes les initiatives en faveur de la régulation et de l’aménagement du droit de la concurrence qui seraient prises en ce sens par le ministre de l’Agriculture. »
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