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Marché du blé Les agriculteurs ukrainiens boudent les marchés

L’ampleur de la récolte 2011 a incité le gouvernement ukrainien à mettre en place un système de taxes, qui avait pour objectif de prélever des deniers pour l’état et de ne pas bloquer les flux d’exportation (contrairement au système des quotas). La conséquence pour l’agriculteur a été une baisse du prix équivalente au montant de la taxe d’exportation, et un marché relativement déconnecté de celui du marché européen depuis le début de campagne. Avec 60 % de blé non panifiable, la céréale est concurrencée par le maïs et l’orge.

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Cette année, 52 millions de tonnes de céréales ont été récoltées
en Ukraine. (© Terre-net Média)

Avec des semis de blé qui peinent à lever faute de précipitations suffisantes, 2012 ne sera pas un millésime. Aussi les agriculteurs ukrainiens veulent profiter au mieux du marché cette année. Ils attendent des prix plus élevés à la production que ceux actuellement reflétés par le marché domestique pour vendre leurs céréales.

Si la politique d'exportation de l'Ukraine a tiré en juillet les cours mondiaux à la baisse, elle mécontente à la fois les traders et les agriculteurs ukrainiens qui ne sont pas prêts à solder leur blé.

Trop onéreux pour être compétitif

A 140 euros la tonne de blé panifiable payée aux agriculteurs, le compte n’y est pas. Les coûts de production estimés à 120 euros sont plus élevés que l’an passé en raison du prix des engrais. Et avec un rendement moyen par hectare de 32 quintaux, les revenus à l’hectare pourraient ne pas excéder 60 euros.

Les traders aussi ne trouvent pas leur compte. Aux frais de commercialisation, s’ajoutent les taxes fixées par le gouvernement qui rendent au final le blé au départ du port d’Odessa trop onéreux pour être compétitif. Des opportunités leur ont déjà échappé car le prix du blé russe est meilleur marché.

60 % de la récolte en blé non panifiable

Face à ce mécontentement généralisé, et les élections approchant, le gouvernement ukrainien, a décidé d’abolir la taxe à l’exportation sur le blé. Les enjeux politiques et économiques sont trop importants. Avec cette année 52 millions de céréales récoltées, l’Ukraine veut pouvoir exporter 24 millions de tonnes de maïs, de blé et d’orge sans générer de l’inflation. Seule la taxe sur l’orge est maintenue au regard des besoins importants exprimés par le marché domestique, notamment dans le secteur animal.


Olena Pastarnak,
consultante du marché
chez Offre et demande
agricole (© DR)

Outre son retour sur les marchés nord africains, l’Ukraine a récemment vendu au Japon du maïs meilleur marché que celui en provenance des Etats-Unis. Mais les débouchés pour la partie de la récolte de blé non panifiable (60 % de la production) seront plus difficiles à trouver, même à 110 € la tonne.

 

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