Login

Betteraves 2012 Un objectif tare terre proche de 10 % même en conditions difficiles

En dix ans, l’évolution des techniques de récolte a réduit de deux tiers les quantités de terre adhérant aux racines. Mais cette année fait exception. La décision d’arracher fut parfois difficile à prendre et le raisonnement "tare terre" s’est avéré déterminant pour la qualité de la récolte.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.


Pour limiter la tare déchet, l'Itb conseille de récolter à une vitesse équivalente aux deux tiers
de la vitesse maximale. (© Watier-Visuel)
Maîtriser la tare terre, ou plus exactement la tare déchet, est incontournable en culture betteravière, car elle intervient directement sur la rémunération. De plus, la terre exportée est la plus fertile. Elle représente aussi un "poids mort" pour le transport en camion et entraîne des coûts supplémentaires de traitement en usine.

Selon Cédric Royer, de l’Institut technique de la betterave, « plusieurs paramètres permettent de maintenir la tare terre autour de 10 %. Au-delà des facteurs pédologiques, sur lesquels l’agriculteur ne peut pas intervenir (les terres argileuses, plus lourdes, collent davantage), il en existe d’autres liés à l’itinéraire cultural et aux techniques de récolte (voir le schéma en fin d'article) ».

« Pas de recette miracle passe-partout »


Selon Cédric Royer, du service agroéquipement
de l'Itb, la "réflexion tare terre" commence dès
le choix de la variété. (© Itb)
Au niveau de l’itinéraire technique, la réflexion "tare terre" commence dès le choix de la variété. Grâce aux avancées de la sélection en betterave (cf. rubrique "Performance production" p. 20 de Terre-net Magazine n°13), il est possible d’influer sur la forme et longueur du sillon saccharifère où s’accumule la terre. Par ailleurs, un sol mal travaillé favorise le développement de betteraves fourchues, qui peuvent retenir jusqu’à 15 % de terre en plus.

Enfin, selon Cédric Royer, la récolte est une étape clé, susceptible d’améliorer la tare déchet finale, ou au contraire de détruire tout le travail réalisé en amont. C’est pourquoi il faut bien préparer son plan de charge, en prévoyant une marge de sécurité pour éviter, au maximum, de devoir récolter dans de mauvaises conditions.

Les modalités de stockage et l’itinéraire technique de la culture suivante déterminent également le moment le plus propice pour entrer dans la parcelle. Pour la récolte, « il n’y a pas de recette miracle passe-partout » précise l’Itb ; la machine doit avant tout être réglée en fonction des caractéristiques de la parcelle. L’horizontalité transversale et longitudinale de l’effeuilleuse est, par exemple, à vérifier pour garantir l’efficacité des scalpeurs.

Une question de compromis

Quant au chauffeur, il a un vrai rôle à jouer car, selon l’Itb, il doit trouver le meilleur compromis entre des betteraves trop décolletées, qui se conservent moins bien, et des betteraves avec pétioles qui augmentent la tare déchets. « L’objectif : viser moins de 10 % de betteraves trop décolletées et moins de 20 % de betteraves avec pétioles », explique Cédric Royer. 

Le nettoyage, lui aussi, est une question de compromis entre une vitesse de rotation élevée des turbines, qui évacue un maximum de terre mais également des fragments de betteraves abîmées, et une vitesse plus faible qui préserve mieux les racines mais ne les nettoie pas efficacement.

Pour conclure, « en conditions difficiles, les résultats de tare terre lors des arrachages de betteraves sont généralement plutôt de l’ordre de 13 à 15 % avec déterrage, et de 20 à 25 % sans déterrage » précise Cédric Royer.


Pour aller plus loin, lire "Réduire la tare déchet et optimiser le déterrage des betteraves",
de l'Itb et de l'Irbab, téléchargeable gratuitement sur le site de l'institut. (© Itb-Irbab). Pour agrandir, cliquez sur le graphique.

A lire également :

Tare terre, plan de charge, une campagne difficile - « Une Eta avec une intégrale pour assurer une marge de sécurité »

Scéance photos - Arrachage de betteraves en conditions extrêmes

Campagne betteravière - Des rendements moyens dans des conditions difficiles

Conditions de récolte - Alain Blosseville : « Le suréquipement comme assurance récolte »

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement