Agrocarburants Sofiprotéol se lance dans le diesel de graisses animales en Picardie
VENETTE (France), 14 oct 2013 (AFP) - Le numéro un européen de la production de biodiesel, le français Sofiprotéol, a annoncé lundi le lancement d'ici 2015 d'une activité de production de gazole à partir de graisses animales près de Compiègne (Oise), via une filiale réunissant partenaires français et belge.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Une ligne de production de l'usine de Venette du groupe, la première à avoir produit de l'agrodiesel à partir de colza au début des années 90, va être convertie afin de produire du carburant, essentiellement avec des graisses d'animaux morts et de déchets d'abattoir impropres à la consommation, a annoncé la direction lors d'une conférence de presse.
La production, qui démarrera à Venette « au plus tard début 2015 », devrait atteindre environ 80.000 tonnes, a expliqué Michel Boucly, directeur de la stratégie de Sofiprotéol. Mais « une solution provisoire » utilisant une autre usine du groupe « nous permettra d'être sur le marché d'ici 2014 ».
La société mise en place, baptisée AD Biodiesel, réunit le géant français des huiles (60 %) et le belge Electrawinds (20 %), spécialiste des énergies renouvelables qui a mis au point une technologie de raffinage et de prétraitement des graisses très impures utilisées dans le processus. Quant aux graisses elles-mêmes, elles viendront de l'équarisseur Akiolis et du négociant en graisses animales Mindest, qui détiendront chacun 10 % de la société. L'investissement s'élève à 8 millions d'euros. Des huiles usagées (huiles de friture de la restauration, notamment) doivent également fournir quelques milliers de tonnes par an, a expliqué Michel Boucly.
En utilisant des déchets interdits d'emploi dans l'alimentation, le diesel de graisses animales peut se targuer d'être un agrocarburant de « deuxième génération », contrairement à la première génération, plus critiquée car elle utilise la matière comestible (colza, soja, palme pour le diesel, maïs, blé ou canne à sucre pour l'éthanol). L'Union européenne va d'ailleurs permettre que ces carburants dits « avancés » « comptent double » pour atteindre les ratios d'incorporation dans les carburants, afin de les favoriser.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :