Une ligne de production de l'usine de Venette du groupe, la première à avoir produit de l'agrodiesel à partir de colza au début des années 90, va être convertie afin de produire du carburant, essentiellement avec des graisses d'animaux morts et de déchets d'abattoir impropres à la consommation, a annoncé la direction lors d'une conférence de presse.
La production, qui démarrera à Venette « au plus tard début 2015 », devrait atteindre environ 80.000 tonnes, a expliqué Michel Boucly, directeur de la stratégie de Sofiprotéol. Mais « une solution provisoire » utilisant une autre usine du groupe « nous permettra d'être sur le marché d'ici 2014 ».
La société mise en place, baptisée AD Biodiesel, réunit le géant français des huiles (60 %) et le belge Electrawinds (20 %), spécialiste des énergies renouvelables qui a mis au point une technologie de raffinage et de prétraitement des graisses très impures utilisées dans le processus. Quant aux graisses elles-mêmes, elles viendront de l'équarisseur Akiolis et du négociant en graisses animales Mindest, qui détiendront chacun 10 % de la société. L'investissement s'élève à 8 millions d'euros. Des huiles usagées (huiles de friture de la restauration, notamment) doivent également fournir quelques milliers de tonnes par an, a expliqué Michel Boucly.
En utilisant des déchets interdits d'emploi dans l'alimentation, le diesel de graisses animales peut se targuer d'être un agrocarburant de « deuxième génération », contrairement à la première génération, plus critiquée car elle utilise la matière comestible (colza, soja, palme pour le diesel, maïs, blé ou canne à sucre pour l'éthanol). L'Union européenne va d'ailleurs permettre que ces carburants dits « avancés » « comptent double » pour atteindre les ratios d'incorporation dans les carburants, afin de les favoriser.