Installation en agriculture Le grand écart territorial
En 2012, le nombre d’installations en agriculture n’a enregistré qu’une très faible baisse par rapport à 2011. Mais sur le terrain, les écarts entre départements sont très importants !
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Il y a quelques semaines, la Msa présentait ses chiffres généraux de l’installation en agriculture, en mettant en évidence une relative stabilisation nationale du nombre d’installés en 2012. Avec 12.463 installés, ce chiffre n’a effectivement faibli que de 0,8 % par rapport à l’année passée.
La Msa, qui justifie cette stabilité par des installations tardives plus nombreuses venant compenser la baisse de celles des moins de 40 ans, a aussi mis en exergue de grandes disparités territoriales. Et c’est peu dire au regard des chiffres départementaux de ces dernières années, que Terre-net Média s’est procuré.
Dans une première approche, les départements de la façade atlantique, et plus particulièrement du Grand Ouest où la densité d’exploitations est importante, installent toujours autant. Le Pas-de-Calais, la Manche, les quatre départements bretons, la Vendée et les Pyrénées-Atlantiques, restent dans les onze meilleurs départements, avec plus de 200 candidats installés chaque année. A l’inverse, dans les départements céréaliers du Centre, de Champagne-Ardenne – excepté la Marne – et de Lorraine, on installe toujours aussi peu, les opportunités pour reprendre une exploitation restant faibles.
2012, un grand écart de - 38 à 60 % !
Au-delà de ces chiffres bruts, l’évolution du nombre d’installés entre 2011 et 2012 laisse apparaître une autre réalité, elle aussi très contrastée. En Bretagne, les difficultés de certains secteurs d’élevage hors-sol, voire la trop lente évolution de la filière laitière, se traduisent directement dans le niveau d’installations. Les Côtes-d’Armor ont installé 20 % d’agriculteurs de moins en un an. En Loire-Atlantique, c’est 17,5 % de baisse, et près de 10 % dans le Morbihan. Ailleurs, la situation est parfois plus critique encore. La Somme, l’Hérault, l’Yonne, les Alpes-Maritimes et la Corse-du-Sud, les derniers de ce classement, affichent des dégringolades de 25 à 38 % !
Pourtant, à l’autre bout du tableau, certains départements ont conservé leur attractivité. Une barrière frontalière composée de l’Ain et des départements alsaciens et francs-comtois affiche des progressions de 21 à 60 %.
Des chiffres dans la tendance triennale
Pour les départements qui ont vu leur nombre d’installations diminuer fortement en 2012, les plus optimistes auraient rétorqué qu’une année ne fait pas l’autre. Mais les derniers chiffres annuels, à quelques exceptions près, sont à l’image de la tendance de ces trois dernières années.
département par département (©Terre-net Média)
Depuis l'année 2009, – sombre en termes de revenus toutes filières confondues - au cours de laquelle le nombre d’installations a chuté de 17,3 %, le Finistère connaît une baisse de 8,4 %. Dans les Côtes-d’Armor, l’Ille-et-Vilaine et la Loire-Atlantique, c’est pire, avec des diminutions de 22 à 32 % depuis 2009. Seul le Morbihan limite la casse, avec un recul de seulement 2 %.
Le tableau n’est guère mieux dans d’autres départements. Dans la Somme, où l’effet de ciseau entre le prix du lait et les coûts de production a eu raison du maintien de nombreux ateliers laitiers, les installations ont chuté de 25 % en trois ans. Idem dans la Meuse ou la Haute-Saône, où la chute est respectivement de 22,3 et 23 %. Avec des résultats similaires, oscillant entre - 20 % et - 39,4 %, les départements viticoles du Gard, de l’Hérault ou des Pyrénées-Orientales complètent cette sombre liste.
Une compensation des départs très positive
En fait, la situation économique de certaines filières d’élevage n’explique pas à elle seule les disparités régionales. Des départements laitiers comme le Doubs ou le Pas-de-Calais par exemple, ont vu leurs installations progresser de 12 à 27 %.
Avec une carte de France de l’installation très contrastée, il reste un point, et pas des moindres, très positif. La compensation des départs à la retraite par l’arrivée de nouveaux agriculteurs, n’a jamais été aussi forte en 2012. Avec, l’an passé, une chute de 25 % du nombre de départs en retraite des chefs d’exploitation, 75 % de l’ensemble des départs ont été compensés. Un chiffre positif qui s’inscrit dans une tendance qui a débuté en 2006. Cette année-là, il n’y avait eu que 56 installations pour 100 départs. Depuis, ce taux de compensation n’a cessé de progresser.
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