Face à la baisse des aides Pac en 2015 Les céréaliers d’Orama demandent un plan de compétitivité
Selon Orama, les céréaliers vont subir une baisse des aides à partir de 2015, qui sera source de distorsions par rapport à leurs voisins européens. Le plan de compétitivité souhaité permettra de relancer la production et de contrer les désengagements de Bruxelles et surtout du gouvernement français vis à vis des céréaliers.
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Les revenus des céréaliers de 2012 resteront exceptionnels à plusieurs titres. Tout d’abord parce qu’ils reposaient sur des prix qui avaient alors atteint des sommets et ensuite parce que la réforme de la Pac se traduira mécaniquement, selon Orama (1), par un manque à gagner de 11 à 15.000 euros en moyenne par exploitation Scop à l’horizon de 2019, au terme du redéploiement des soutiens du premier pilier. Et ce indépendamment de la volatilité des prix responsable de fortes variations des revenus.
Or, avant même l’entrée en vigueur des mesures de convergence de la réforme de la Pac, Orama s’attend à ce que la baisse conjuguée des prix et des rendements conduise d’ores et déjà à une diminution de 30 % à 80 % des revenus des céréaliers et même de 100 % pour les maïsiculteurs. Autrement dit, les soutiens publics rabotés de plus de 15.000 euros par exploitation d’ici 2019 ne rempliront plus leur rôle d’amortisseur lors des mauvaises années.
Mais surtout, les céréaliers d’Orama vont subir à partir de 2015, une baisse des aides qui sera source, selon eux, de distorsions par rapport à leurs voisins européens. La faiblesse des soutiens versés constituera alors un handicap majeur pour la compétitivité. « Et c’est ça le plus grave », assure Philippe Pinta, président d’Orama. Selon lui, les Allemands, les Roumains et les Bulgares toucheront d’ici 2019 au moins 10 € par tonne d’aide supplémentaire par rapport à leurs collègues français. Ce qui leur laissera une marge de négociation supplémentaire pour leurs contrats.
« En fait, la France est le seul pays de l’Union européenne à entamer un redéploiement aussi important de ses aides en utilisant pour y parvenir, au nom de la subsidiarité, tous les outils mis à la disposition des Etats membres lors des négociations sur la Pac ». Avec le risque au final de ne plus rendre la politique agricole européenne des Vingt-huit commune.
Prenant acte des choix opérés par le gouvernement français, Orama tente de rendre la mise en œuvre de la Pac plus acceptable auprès des céréaliers en demandant un plan de compétitivité « pour produire plus et mieux ». Il est « indispensable pour éviter un agrandissement sans précédent des exploitations et la disparition de nombreux emplois qui s’ensuivrait », défend l’organisation professionnelle. Il repose sur la libération des facteurs de production et non pas sur des mesures financières. Ce plan de compétitivité réclamé par Orama vise aussi à :
- « la mobilisation des compétences et des savoirs face aux enjeux environnementaux, en substitution de normes et contraintes imposées sans distinction ;
- la promotion d’outils plus performants pour gérer les aléas climatiques et économiques ;
- une facilité accrue d’adaptation des structures et modes d’organisation des exploitations avec le développement de l’assolement en commun ;
- une dynamisation de la logistique de stockage et d’acheminement des récoltes ;
- la transformation énergétique (méthanisation) par les exploitations de leur biomasse inexploitée et de leur potentiel de biomasse supplémentaire. »
Par ailleurs, Orama traduit l’accord interprofessionnel d’Intercéréales (2) du 3 décembre dernier en fixant à 11,5 % le taux de protéines de référence des blés produits, taux par rapport auquel seront établies les grilles de prix des prochains contrats de vente.
Selon un communiqué d’Intercéréales, « cet accord prévoit l’obligation pour les opérateurs (producteurs, collecteurs, exportateurs, industriels) d’ajouter le taux de protéines dans les caractéristiques des lots objets de transaction ».
« Entre producteurs et collecteurs, il s’agit de définir un taux souhaité par ces derniers, faisant l’objet d’un barème applicable au moment de la livraison par les producteurs. Cet accord doit entrer en vigueur à partir du 1er juillet 2014 pour les industriels et les exportateurs et en vue de la récolte 2015 pour les producteurs ».
Intercéréales a transmis cet accord aux Pouvoirs publics pour en demander l’extension afin de rendre cette disposition réglementairement obligatoire.
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